Africa remix 25 mai - 8 août 2005
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LES TROIS THÈMES DE L'EXPOSITION
1 Identité et histoire
2 Ville et terre
3 Corps et esprit
PARCOURS DE L'EXPOSITION, Portraits d'artistes et notices d'œuvres
Mounir Fatmi
Joel Andrianomearisoa
Yinka Shonibare
Samuel Fosso
Hassan Musa
Hicham Benohoud
Zoulikha Bouabdellah
Ghada Amer
Myriam Mihindou
Julie Mehretu
Wanchegi Mutu
Balthazar Faye
Ingrid Mwangi
Cyprien Tokoudagba
Wim Botha
Mohamed El Baz
Michèle Magema
Chéri Samba
L'exposition Africa Remix présente, du 25 mai au 8 août 2005, près de 200 œuvres de 87 artistes africains contemporains de tout le continent, du Maghreb à l'Afrique du Sud.
Montrer cette création africaine contemporaine, c'est exposer des artistes aux formations et aux univers très différents. Sculpteurs, vidéastes, designers ou plasticiens, certains sont autodidactes, d'autres ont suivi une formation artistique, parfois en Occident, et tous ne vivent pas forcément sur le sol africain.
Qu'entend-t-on alors par « art africain contemporain » ?
Peut-on définir des artistes en fonction d'une géographie, le continent africain, alors que certains n'y vivent pas ?
Existe t-il une culture africaine pour un territoire immense aux civilisations et aux religions multiples, qui plus est métissée de cultures étrangères ?
Une même histoire coloniale récente rapproche-t-elle le travail de ces artistes ? Si les Indépendances marquent la naissance de l'Afrique moderne, l'art africain contemporain ne débute pas du jour au lendemain.
Des premières peintures rupestres du Sahara aux statuettes des sociétés religieuses animistes, encore fabriquées aujourd'hui pour un marché touristique, la création africaine, même si on ne parle pas alors d'« art », est à relier avec l'histoire post-coloniale.
La période coloniale se caractérise par la place que prend le regard européen sur l' « Africain ». Il s'intéresse aux œuvres d'art sous l'angle de l'étude ethnologique, cherchant à comprendre l'autre, ce « sauvage » qu'il faut civiliser.
Au début du 20e siècle, des artistes européens de l'avant garde, tels que Matisse ou Picasso, admirent et s'inspirent de cet « art primitif » pour exprimer les bouleversements du début du 20e siècle. Sous la colonisation, quelques Européens ouvrent des écoles d'art en Afrique, avec des motivations parfois très opposées : introduire le savoir artistique européen ou préserver une prétendue « authenticité » africaine. Ce fut surtout l'occasion pour les artistes d'aborder des techniques nouvelles comme la peinture à l'huile.
A partir des années 1960, les jeunes pouvoirs africains créent des écoles académiques de beaux-arts. De nombreux artistes, considérés comme les premiers acteurs de l'art africain contemporain y ont débuté, tel El Anatsui ou Abdoulaye Konaté. Parallèlement, des artistes autodidactes, comme Chéri Samba, se faisaient connaître.
Les Indépendances s'accompagnent aussi d'un grand mouvement philosophique et artistique : la « Négritude ». Léopold Sédar Senghor, poète et président du Sénégal, en fut le chantre pour l'Afrique. Ce mouvement représentait un élan formidable pour de nombreux créateurs africains, qui se retrouvèrent à Dakar en 1966 lors du 1er Festival Mondial des Arts Nègres.
Depuis les années 80, et les nombreuses crises économiques et politiques que l'Afrique connaît, les artistes africains travaillent de manière plus individuelle que leurs aînés. Beaucoup vivent en Occident ou sont nés dans la diaspora africaine en Europe.
Pourtant, ces jeunes artistes partagent avec leurs aînés les mêmes préoccupations : la question de l'identité, notion devenue complexe dans un monde métissé, la violence qui secoue l'Afrique, la globalisation des échanges ou les rites religieux.
Interrogés récemment par Simon Njami, commissaire principal de l'exposition Africa Remix, sur leur statut d'« artistes africains contemporains », ils répondirent en majorité que « peu leur importait l'étiquette qui leur collait au dos. La seule chose qui comptait était que leur travail fût vu ».
LES TROIS THÈMES DE L'EXPOSITION
Le parcours de l'exposition Africa Remix se déroule en trois sections qui réunissent les œuvres des artistes sur les thèmes suivants : identité et histoire, ville et terre, corps et esprit.
Cette première partie de l'exposition présente des œuvres qui mêlent la question de la mémoire personnelle, de l'identité à celle de la mémoire collective, de l'histoire. On pourrait définir l'identité comme un étant-dans-le-monde. Ainsi la carte d'identité n'informe pas sur ce que nous sommes mais plutôt sur l'endroit d'où nous venons. Cette identité renvoie à une identification par rapport à un tout : la nation. C'est cette première notion qui participe à la construction des nations africaines modernes qui émergent des turbulences de l'histoire du 20e siècle. L'Afrique actuelle n'est que le fruit d'une histoire corrigée par d'autres. De là l'impossibilité pour l'Africain de se penser, dans un premier temps, autrement qu'en réaction à autrui, en l'occurrence au colonisateur. A l'aube des indépendances, il s'agit d'une affirmation collective où l'identité africaine ou arabe semble être alors le mot d'ordre. Dans les années 80, la question n'est plus d'élaborer une Afrique post-coloniale, mais de définir la place de l'Africain en tant qu'individu dans un contexte plus global.
Ainsi s'oppose, d'une part, une mémoire collective qui scelle l'appartenance à un lieu, comme dans l'œuvre Tabla de Moataz Nasr ou l'installation History has an aspect of oversight in the process of progressive blindness de Andries Botha, ou encore la sculpture For those left behind de Willie Bester, sur lequel l'œil critique et citoyen de l'artiste va s'exercer. D'autre part, une mémoire personnelle où se confrontent pêle-mêle la sexualité, le politique, le féminisme, la race, les origines, comme dans les œuvres Dansons de Zoulikha Bouabdellah ou Oyé, Oyé de Michèle Magema.
La construction d'une identité propre passe tout naturellement par l'identification du milieu dans lequel nous évoluons et entraîne la reconnaissance de l'autre. C'est ce rôle qu'assument les artistes comme Yinka Shonibare, Fernando Alvim ou Hassan Musa qui, chacun à leur manière, revisitent les grands mythes de la culture occidentale. Dans son installation Victorian Philanthropist's Parlour, Shonibare offre une image batârde de la culture victorienne. Quant à Fernando Alvim, il fait de Belongo, son drapeau de la nation, un commentaire politique et historique. Enfin, le tableau Great American Nude de Hassan Musa évoque une remise en question de la représentation esthétique de l'histoire occidentale.
Ici, comme dans la section précédente, sont mises en scène des notions en apparence contradictoires. Si la ville et la terre sont souvent opposées, cette division en Afrique, peut-être plus qu'ailleurs, s'avère artificielle. La ville est une aberration de la terre. En Afrique, à quelques exceptions près, il n'y a que la capitale qui remplit les fonctions organiques d'une ville. La ville africaine est un conglomérat de sensibilités, d'humanités et de perceptions, vers laquelle convergent les villageois qui ont décidé de s‘y installer de manière provisoire. Comme pour ceux qui partent à l'étranger il ne s'agit que d'une parenthèse nécessaire qui parfois peut durer une vie entière.
Les photographies de Pascale Marthine Tayou montrent cette urbanité rurale qui lie la fonctionnalité de l'une au caractère bucolique de l'autre. Cette notion de chantier, d'espace en perpétuelle mutation se retrouve dans les photographies d'Otobong Nkanga ou dans le Township Wall de Antonio Ole. Dans un même temps, la capitale est le lieu de rassemblement de la nation sans distinction d'ethnie et de fortune, la ville est un décor fabriqué, comme le montrent les images numériques d'Allan de Souza et les maquettes de Bodys Issek Kingelez. Dans son installation, On waiting the bus, Dilomprizulike se fait commentateur social. Les silhouettes fabriquées à partir d'objets de récupération sont à la fois acteurs et matière. La terre ou la nature est une permanente totalité comme on peut le voir dans les photographies de Tracey Derrick, tandis que la ville est un ensemble fragmentaire. Dans son tryptique, Three cities, Rodney Place nous parle du rêve inavoué d'une intégration sud-africaine au grand continent.
Les artistes africains, qu'ils vivent sur leur terre natale ou loin de leurs origines, sont tous des naufragés volontaires. Dans cet exil intérieur, il n'existe plus de ville ou de campagne, mais une terre natale qui confond tout et ramène à l'équilibre initial.
Dans cette section sont réunies des œuvres dont la préoccupation est la représentation. Si elle associe le corps et l'âme, c'est parce que, en Afrique, ces entités sont inséparables. Dans ce contexte, il est plutôt question d'une âme laïque, c'est-à-dire de l'esprit. Pour peu que le corps soit un instrument, il n'en demeure pas moins le moyen unique par lequel nous apparaissons aux autres.
Dés lors qu'il devient un élément de création artistique, le corps cesse d'être la matière que nous percevons pour devenir autre chose. Lorsque Bruly Bouabré, philosophe autoproclamé d'une nouvelle spiritualité africaine, exprime ses théories dans ses dessins, le corps humain y figure. L'initiation dépeinte par Abdoulaye Konaté est illustrée par sept formes humaines qui sont la métaphore, selon l'artiste, des sept régimes de croyances auxquelles le 20e siècle a été soumis. Le corps africain n'est africain que parce qu'il est revendiqué comme tel. Les portraits qui jalonnent le Pédiluve n°4 de Bili Bidjocka sont autant de spectateurs actifs qui nous renvoient à nous-mêmes. Tandis que les aquarelles de Barthelemy Toguo ou les collages de Wangechi Mutu, en déformant le corps classique, nous renvoient à une réflexion sur les êtres mutants, les extra-terrestres que sont devenus, métaphoriquement, les Africains. Le corps devient une toile vierge sur laquelle l'artiste transpose sa vision de notre humanité.
Nous sommes ici dans le domaine de la représentation, c'est-à-dire dans celui où l'on se projette, où l'on se présente aux autres. Et où l'on négocie les conditions de son appartenance au monde.
Extraits rédigés à partir des textes de Simon Njami édités dans le catalogue de l'exposition.
PARCOURS DE L'EXPOSITION : portraits d'artistes et notices d'œuvres
Ce dossier, conçu pour servir de guide, suit l'ordre de présentation des œuvres dans l'exposition.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Obstacles, 2003 - 2005
Installation, technique mixte avec vidéo
Dimensions variables
Collection de l'artiste © Adagp, Paris
Photo Philippe Migeat - Centre Pompidou
Obstacles est une œuvre en évolution sur laquelle Mounir Fatmi travaille depuis quatre ans.
Pour cette installation, il explique que l'obstacle, « privé de sa fonction, (…) devient sculpture, une sculpture tellement fragile que d'un simple faux mouvement elle peut s'effondrer. Ce sentiment de peur de l'échec renvoie le public aux exigences d'une société qui valorise la performance, une société qui demande toujours d'aller plus loin, plus haut, plus vite à n'importe quel prix ».
Cette œuvre symbolise les obstacles que les artistes africains rencontrent pour s'exprimer, que ce soient les censures nationales, ou le besoin de se dégager d'une « particularité africaine » que le public attend parfois de leur travail.
CORPS ET ESPRIT
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PORTRAIT Joel Andrianomearisoa est un jeune artiste malgache dont le travail est pluridisciplinaire : ses créations utilisent le vêtement, la sculpture, l'architecture, la vidéo ou le design.
Dès l'âge de douze ans, cet artiste hors norme a suivi à Madagascar des cours à l'Académie de mode et à l'Institut des Métiers d'Arts Plastiques. Après avoir fait ses preuves dans le monde de la haute couture, et reçu le prix « Jeune Talent d'Antananarivo », l'artiste poursuit des études d'architecture à Paris.Son insatiable créativité s'exprime dans l'expérimentation des mélanges entre les différents champs artistiques qui l'inspirent.
« J'applique le concept d'archi-couture, des formes géométriques, radicales, des vêtements objets la plupart du temps noirs. Dans cette ligne apparaît aussi un travail exceptionnel au niveau des matériaux, des tissages exclusifs ».Ses collections de couture sont novatrices et les défilés spectaculaires. L'artiste travaille fréquemment pour des créations théâtrales, cinématographiques et télévisées à la réalisation de costumes et de décors.
Les Portes, 2004 - 2005
(The Doors, 2004 – 2005)
Installation textile avec vidéo
Vue de l'installation au Kunstmuseum Düsseldorf, 2004. Photo Lothar Milatz
Collection de l'artiste. Droits réservés
Les Portes est une installation composée de suites de carrés suspendus de couleur noire de plusieurs dimensions qui invite le visiteur à se faufiler entre ces formes géométriques austères. Par ces portes de tissu, l'artiste nous propose d'expérimenter les relations étroites entre le vêtement et l'architecture et par là-même entre le corps et l'espace.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Victorian Philanthropist's Parlour, 1996 - 1997
(Le salon du philanthrope victorien)
Installation technique mixte
Dimensions variables
Collection Eileen Harris Norton et Peter Norton, Santa Monica, Californie
Droits réservés
Yinka Shonibare reproduit, ici, à l'identique, un salon de l'époque victorienne. Seuls les tissus recouvrant murs et mobiliers font référence à l'identité africaine de cet artiste anglais d'origine nigériane. Ce tissu « wax », dont les motifs imprimés sont des footballeurs noirs, est lui-même remis en question dans son authenticité. Car il est le produit des colons européens qui l'ont introduit sur le marché africain au 18e siècle.
Jouant des symboles prétendument identitaires, l'artiste met en valeur le métissage des cultures et rappelle la réalité coloniale sur laquelle s'est construite la bourgeoisie anglaise.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
PORTRAIT Né au Cameroun en 1962, Samuel Fosso vit d'abord au Nigeria avant de rejoindre son frère à Bangui en République Centrafricaine. A dix ans, il est cordonnier, puis entre en 1975 dans le studio d'un photographe comme apprenti. Les Indépendances africaines se sont accompagnées d'un énorme engouement pour la photographie, notamment avec l'ouverture de studios sur tout le continent africain, où se précipitait la jeunesse.
Samuel Fosso ouvre son premier studio à treize ans et débute, en marge de son activité commerciale, un travail personnel autour de l'autoportrait qu'il réalise avec les chutes de pellicules utilisées pour ses clients. Il se met en scène dans les poses et les vêtements à la mode des « sapeurs » du Congo, et envoie ses clichés à sa famille.Il développe son travail en passant à la couleur. Les costumes et les mises en scène se diversifient : il pose en marin, travesti en femme, pirate ou joueur de golfe. Son œuvre devient alors plus critique : il se sert de son image et du déguisement pour exprimer des thématiques identitaires.
Le Chef (Celui qui a vendu l'Afrique aux colons)
(The Chief who Sold Africa to the Colonizers)
Photographie couleur, 101 x 101 cm
Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, Paris
© CNAC, Mnam. Dist Rmn
Dans « Le Chef (Celui qui a vendu l'Afrique aux colons) », habillé d'une peau et d'une toque de léopard, le cou cerné de colifichets, et photographié sur fond de tissus africains, il se joue des clichés occidentaux pour représenter les chefs africains, en même temps qu'il fait allusion au dictateur de l'ex-Zaïre Mobutu. Cette photo renvoie enfin au rôle des chefs coutumiers africains dans la traite négrière pré-coloniale.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
PORTRAIT Hassan Musa, artiste soudanais, travaille la peinture sur de grands morceaux de tissus assemblés, mais il est aussi calligraphe, graveur et illustrateur de livres pour enfants. Il a obtenu un diplôme d'art à l'école de Khartoum, puis il est venu en France où il a soutenu une thèse en histoire de l'art. Grand connaisseur de l'art classique et moderne européen, il est aussi enseignant et critique d'art pour des revues internationales.
Ce « faiseur d'images », tel qu'il se définit, ne veut pas se laisser enfermer dans une seule catégorie artistique. C'est un touche-à-tout et un « bricoleur » de l'image. « On bricole quand on est en terrain inconnu, quand on a pas de réponse toute faite issue de l'histoire de l'art ou des traditions à une situation nouvelle. Il faut donc inventer les outils, les méthodes et les gestes pour trouver une solution. »A la question sur son identité, Hassan Musa dit qu'il est une « personnalité à tiroirs : le tiroir de la calligraphie arabe, celui de la peinture européenne, le tiroir de l'aquarelle chinoise, etc ». Son travail d'artiste se nourrit de tous ces éléments qui font partie de lui.
A propos de sa double culture, soudanaise et française, l'artiste explique qu'il n'a qu'une seule culture : celle de l'économie de marché qui domine le monde, que ce soit les pays occidentaux ou l'Afrique. Ainsi, il revendique l'art classique européen comme un héritage personnel et artistique.
Great American Nude, 2002
(Le grand nu américain)
Encre sur tissu, 204 x 357 cm
Collection de l'artiste © Hassan Musa
Dans Great American Nude, qui représente un Ben Laden avec un corps de femme sur un drapeau américain, les références à la peinture occidentale sont nombreuses. L'artiste a pris pour modèle une partie d'un nu féminin de Boucher, artiste français du 18e siècle, alors que le drapeau et le visage de Ben Laden, utilisé comme une icône effrayante des temps modernes, font référence au Pop Art américain, mouvement artistique de la deuxième moitié du 20e siècle.
Pour le tableau Worship objects, ou objets de culte, l'artiste s'est représenté avec des ailes d'ange, en protecteur de la mémoire de Sarah Bartman, au centre du tableau. Montrée comme objet de curiosité dans les foires européennes du début du siècle, les restes de son corps, mis en bocaux après sa mort, étaient encore visibles jusqu'à très récemment au musée de l'Homme en tant que « spécimen ethnologique de la race noire ».
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
PORTRAIT Artiste marocain, professeur d'arts plastiques, Hicham Benohoud se consacre depuis peu à plein temps à la photographie.
La Salle de classe est un ensemble de photographies réalisées entre 1994 et 2001 : « Pour ce projet, j'ai demandé à mes élèves de poser pour moi dans un espace réorganisé. J'ai finalement capté des images insolites dont la spécificité était d'être totalement inventées ».
Avant de faire poser ses élèves, il dessine leur position et celle des objets qu'il souhaite les voir manipuler puis s'en tient strictement à sa composition. Ces étranges mises en scène révèlent le pouvoir du professeur sur ses élèves, et plus largement le thème du pouvoir social : « Au Maroc, la question du pouvoir est omniprésente. J'entends par là le pouvoir de la religion, des traditions, de la figure du père, de l'homme en général. En France, le pouvoir est plus diffus. Je ne dis pas qu'il est forcément égal pour tous, mais aussi petit qu'il soit, chaque individu possède son arc de pouvoir. On parle d'ailleurs du pouvoir des enfants sur leurs parents, ce qui n'est pas envisageable au Maroc ».
Version soft, 2003
4 photographies noir & blanc contrecollées sur aluminium, 120 x 80 cm (chacune)
Courtesy l'artiste et Galerie VU
Dans la série d'autoportraits Version Soft, Hicham Benohoud s'est photographié avec divers objets collés sur son visage. Ces matériaux, comme aimantés par le visage, traduisent la pression de la société sur l'individu.
« Au départ de ce travail, je répondais à l'invitation en résidence d'une galerie à Bruxelles. J'étais censé photographier la ville selon mon point de vue d'artiste marocain. Formulée comme telle, cette proposition ne m'a pas intéressé. Elle a toutefois permis une réflexion plus profonde sur le fait de savoir si je me définissais en tant qu'artiste, ou bien en tant qu'artiste musulman, voire africain. Il s'agissait dès lors d'interroger ma culture, et plus particulièrement l'Islam, à travers un travail artistique ».
L'artiste utilise son visage et son corps comme des supports d'expression : ses images sont fortes, presque dérangeantes. « Je sens quelque part que le combat est l'espace où se situe mon œuvre », nous dit-il.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
PORTRAIT Zoulikha Bouabdellah est une jeune artiste algérienne et française. Née à Moscou à l'époque où les échanges étaient fréquents entre l'Algérie socialiste et l'URSS, elle a surtout grandi à Alger, dans le Musée des beaux arts où résidait sa famille.
« Ma mère était conservateur, donc, en allant à l'école, je devais traverser tout le bâtiment qui est énorme ; et deux fois par jour, j'avais l'occasion de voir les tableaux exposés. »
En 1993, alors que la guerre civile éclate, la famille de l'artiste se résout à quitter l'Algérie pour venir en France. A seize ans, elle découvre la France, obtient ensuite le diplôme de l'Ecole nationale supérieure des arts de Cergy, et demande la nationalité française.L'artiste se sert de la vidéo et de la photographie pour exprimer sa double culture : « Je me sens en totale symbiose dans les deux. Je peux être accusée de schizophrénie ! C'est pas grave car je suis bien dans ma peau. »
Dansons, 2003
(Let's Dance)
Installation vidéo DVD (5'). Dimensions variables
Collection de l'artiste. Droits réservés
La vidéo « Dansons » lui a été inspirée par un match de foot entre la France et l'Algérie en 2002. La Marseillaise avait été alors sifflée, et le match arrêté. « On a dit ensuite : les Algériens ont hué la Marseillaise. J'en étais complètement affectée car ceux qui l'ont sifflée, ce sont des Français ! »
En réaction à ce « malaise » de la société française, l'artiste s'est filmée, trois foulards bleu, blanc, rouge noués autour du bassin, effectuant la danse du ventre orientale sur l'hymne national.
Elle ajoute que « c'est un travail en écho à Delacroix, peintre français du 19e siècle, à son œuvre La Liberté guidant le peuple, et au principe de la peinture occidentale qui est basée sur la ligne horizontale. Je l'associe à la pensée musulmane qui est plutôt dans l'arabesque. C'est la ligne horizontale de la peinture occidentale qui devient arabesque, et vice versa ».
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Wallpaper RFGA, 2003
(Papier peint RFGA)
Acrylique et broderie sur toile, 183 x 178 cm
Collection de l'artiste, courtesy Gagosian Gallery, New York. © Adagp, Paris
Wallpaper RFGA est une toile peinte et brodée. Par cette technique artisanale, l'artiste égyptienne Ghada Amer nous renvoie aux activités traditionnellement réservées aux femmes.
Pourtant, ce « papier peint », au motif floral décoratif se révèle plus virulent qu'il n'y paraît. Derrière l'entrelacs de fils, se cache une scène érotique entre deux femmes.
Puisée dans des revues pornographiques, cette image crée une gêne inattendue et révèle le tabou sur l'homosexualité féminine.
Par la surimpression des motifs et l'usage de la broderie, l'artiste élabore une esthétique du caché, de l'intime. Son œuvre traite du statut de la femme en interrogeant les représentations de l'univers féminin.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Folle, 2000
(Madwoman)
Projection vidéo DVD. Dimensions variables
Courtesy Galerie Trafic, Ivry-sur-seine © Adagp, Paris
Projetée à même le sol, la vidéo Folle suit le va-et-vient hésitant de deux jambes au-dessus d'une faille. Cette mise en scène de l'artiste gabonaise Myriam Mihindou exprime les difficultés du passage d'un territoire à l'autre, fut-il géographique ou métaphorique. Elle symbolise la peur de l'inconnu, du différent, de l'autre.
Dans cette vidéo, le passage de la frontière est rythmé, ou ritualisé, par les mouvements répétés des pieds. La question de la limite, au cœur du travail de l'artiste, interroge ici le rôle social et culturel du rite d'initiation.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Enclosed Resurgence, 2001
Encre et acrylique sur toile, 122 x 152 cm
Coll. particulière, New York
Enclosed Resurgence est une peinture de l'Éthiopienne Julie Mehretu. Abstraite à première vue, cette toile révèle une superposition de dessins, plans et lignes qui synthétisent la structure d'une grande ville. Composée de plans architecturaux de stades, d'aéroports ou de centres commerciaux, et autres lieux de rassemblement des foules, elle symbolise une société urbaine organisée et fonctionnelle. Mais une impression de chaos se dégage du tableau, évoquant, par l'effet de fumées et de lignes centrifuges, une explosion qui n'est pas sans rappeler le drame du 11 septembre, à New York, où l'artiste vit.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
In Killing Fields Sweet Butterfly Ascend, 2003
Encre et collage sur feuille de Mylar, 107,5 x 85,5 cm
Collection Jeannie Greenberg Rohatyn, New York
Artiste kenyane vivant à New York, Wanchegi Mutu crée des personnages féminins hybrides à l'aide de collages d'images provenant de revues ethnographiques, féminines ou érotiques. Dans In Killing Fields Sweet Butterfly Ascend, l'artiste compose l'image d'une femme mutante et sensuelle. Une bouche pulpeuse, un buste ou une chevelure assemblés évoquent la pratique de la chirurgie esthétique et la très contemporaine médiatisation de la femme objet. Cette muse des temps modernes s'inscrit dans un univers ambigu et poétique qui emprunte au monde de l'enfance : un jeu sanglant se déroule dans un champ de papillons.
« Le camouflage et la mutation sont des thèmes importants dans mon travail. Nous portons tous des costumes quand nous partons au combat. »
VILLE ET TERRE |
PORTRAIT Le jeune designer Balthazar Faye est sénégalais et allemand ; et vit à Paris. Privilégiant l'utilité sur l'ornementation, il dessine des meubles qui se distinguent par une ligne très sobre, très belle.
« J'essaie de créer des meubles et des objets simples et chaleureux, dépouillés, où les rares ornementations viennent de la matière de l'objet, de sa peau, et que ces ornementations aient un sens ou une fonction déchiffrables. »Travaillant à la fabrication de meubles aussi bien en Europe qu'en Afrique, il est passionnant de l'entendre raconter les expériences très différentes qu'il vit ici et là-bas. Alors que la chaîne de production du meuble en Europe est parfaitement rôdée et technologique, « quand on fait un objet destiné à être fabriqué en Afrique, on ne peut pas le penser de la même manière qu'ici ».
Là-bas, l'artiste réunit, autour de la pièce à produire, différents corps de métiers, ébénistes, fondeurs, etc., qui n'ont parfois jamais travaillé ensemble. Le résultat, plus artisanal, bouleverse le concept traditionnel du design européen : les meubles, réalisés en série, ne sont jamais parfaitement identiques par rapport au prototype. Pour l'artiste, c'est ce qui fait aussi leur valeur.
Bar musical pour “Africa Remix”, 2004
(Africa Remix Music Bar, 2004)
Mobilier divers (technique mixte). Dimensions variables
Collection de l'artiste. Droits réservés. Photo Lothar Milatz
Pour Africa Remix, Balthazar Faye a créé avec ses collègues africains un salon où le public peut s'asseoir pour écouter des musiques africaines contemporaines. Il nous explique son projet : « On communique beaucoup sur les designers, mais trop rarement sur ceux qui, avec les moyens du bord et dans des conditions très précaires, façonnent et réalisent les idées de ces derniers. J'ai donc choisi de marier de la photo et du mobilier pour rendre hommage à ces artisans et témoigner à ma manière de leur activité. J'aime que les objets racontent leur propre histoire et à travers elle celle de ceux qui les ont fabriqués ».
CORPS ET ESPRIT |
Down by the River, 2001
(Au bord du fleuve)
Installation (technique mixte) avec projection DVD (22'') en boucle. Dimensions variables
Collection de l'artiste © Ingrid Mwangi and Robert Hutter
Down by the River, d'Ingrid Mwangi, reprend le titre d'une célèbre chanson de western. La couleur rouge prédomine dans cette installation qui décrit un massacre.
La vidéo d'un corps flottant, tête plongée dans l'eau rougie, défile au dessus d'un rectangle de terre, suggérant une pierre tombale. Tracé dans la terre, un texte raconte comment le sang des victimes se mélange et s'écoule dans l'eau de la rivière.
« Je me sers de l'art pour réveiller les consciences », dit-elle. Par cette scène, l'artiste représente la violence qui secoue le continent africain. Néanmoins, cette œuvre poétique se veut aussi un signe d'espoir puisque la couleur rouge est, en Afrique, symbole de vie et de fertilité.
CORPS ET ESPRIT |
PORTRAIT Les peintures de Cyprien Tokoudagba se réfèrent à la religion vodun, née au Bénin, et à laquelle il fut initié enfant :
« Quand j'étais petit, on m'a envoyé chez un prêtre voodoo, un maître de l'initiation. Une fois là-bas, on ne peut pas faire marche arrière. Nous avons appris comment faire de la magie, comment utiliser la force des mots […] et les secrets des plantes. Dans le voodoo, chaque famille d'initiés prie un ou plusieurs dieux. »Cet artiste autodidacte, né en 1939, se passionne depuis toujours pour le dessin et la sculpture. Sa carrière débute véritablement par une première commande de restauration du mur d'un temple vodun dédié au dieu Tohoussou. Il sera par la suite nommé restaurateur au Musée d'Abomey.
Grenouille - Emblème du dieu de l'eau Tohoussou, 1998
(Frog - Emblem of the Water God Tohoussou)
Acrylique sur toile, 160 x 206 cm
Musée du quai Branly, Paris
Grenouille - Emblème du dieu de l'eau Tohoussou est une toile de grand format, datant de 1998, qui représente l'un des dieux principaux du panthéon vodun. Restant fidèle à la représentation traditionnelle, cette œuvre interprète la divinité dans un style personnel où les signes circulaires, symboles de l'eau, encadrent la figure.
« Pour moi, l'art c'est quelque chose qui vient du plus profond de soi. L'art est la représentation des pensées et du savoir. »
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Commune : Onomatopoeia, 2004
Installation, technique mixte. Dimensions variables
Michael Stevenson Contemporary, Le Cap (Afrique du Sud)
Commune : Onomatopoeia, du Sud-Africain Wim Botha, recrée l'intérieur d'une habitation d'Afrikaners.
Meubles et buste, taillés dans un livre, sont suspendus. Par cette installation, l'artiste évoque la place complexe des Afrikaners dans la société post-apartheid. Leur histoire se déroule en Afrique depuis prés de quatre siècles. Mais ces objets européens, rappelant le passé colonial, ne sont pas enracinés à la terre africaine.
Le motif de la hyène, symbole de malédiction, se répète à plusieurs reprises. Des dessins décrivent une meute d'hyènes déchiquetant une proie sur une table de dissection placée au centre de la pièce.
Exprimant l'histoire sanglante de l'apartheid sur un thème cérémoniel, l'artiste interroge les conditions d'une nationalité.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Bricoler l'incurable. Niquer la mort / Love Suprême, 2004
(Patch-Together the Incurable. Fuck Death / Love Supreme)
Technique mixte, installation avec vidéo. Dimensions variables
Collection de l'artiste © Mohamed El Baz
Depuis les années 1990, Mohamed El Baz se consacre à un projet expérimental qu'il intitule Bricoler l'incurable. Chaque exposition est un « détail » de ce projet, telle l'installation Niquer la mort / Love Suprême.
Spécialement conçue pour l'exposition Africa Remix, cette œuvre réunit des images empruntées aux médias, des portraits d'inconnus, des vidéos, des enregistrements sonores et un atlas où les capitales mondiales sont représentées comme des cibles.
Cette œuvre énigmatique, en forme de charade, renvoie à notre statut difficile de spectateur de l'actualité mondiale. Dans ce contexte politique, l'artiste interroge le rôle de l'œuvre d'art, son processus de création, de recyclage et d'exposition.
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
Oyé Oyé, 2002
Installation vidéo, projection de 2 DVD en boucle (durée : 5'). Dimensions variables
Collection de l'artiste © Michèle Magema
Oyé Oyé de Michèle Magema est une installation composée de deux vidéos se faisant face. Cette jeune artiste vint en France à l'âge de six ans pour y rejoindre son père alors réfugié politique : « Dans cette œuvre, je me présente vêtue de l'uniforme bleu et blanc imposé par le régime dictatorial de l'ex-président du Zaïre. En caricaturant la marche militaire, je confronte l'image de mon corps tronqué avec celle du président Mobutu Seseko. Lorsque j'ai quitté le Congo, j'ai emporté avec moi les souvenirs des saluts au drapeau, des chants dédiés au président, et cet uniforme bleu et blanc. Cette œuvre détermine l'incidence du pouvoir politique du président Mobutu sur ma vie d'artiste. »
IDENTITÉ ET HISTOIRE |
PORTRAIT Chéri Samba est sûrement l'artiste africain le plus connu en Occident. Né au Zaïre en 1956, il est l'un des premiers artistes « extra-européens » à être exposés en Europe et participa à l'exposition Magiciens de la Terre au Centre Pompidou.
Se réclamant « artiste populaire », Chéri Samba est un autodidacte qui a débuté sa carrière en exposant ses tableaux sur le trottoir, devant son atelier. Ses premiers spectateurs et acheteurs étaient ses voisins des faubourgs populaires de Kinshasa.
« Ce que je fais, tout le monde peut le comprendre. C'est pour cela que j'ai appelé ma peinture populaire », explique-t-il.Les tableaux de Chéri Samba s'inspirent de son quotidien. Dans un premier temps, il reprend anecdotes et aventures du peuple de « Kin ». Puis, devenu un artiste international, ses toiles témoignent d'un regard amusé ou critique sur le monde globalisé.
« Pour moi, une peinture doit être universelle. Elle peut être socioculturelle ou politique. »
Il nous dit encore que « la façon dont l'Occident comprend ces œuvres est très différente de la manière dont les gens les perçoivent en Afrique ».
Collège de la Sagesse, 2004
(The School of Wisdom)
Acrylique sur toile, 200 x 250 cm
CAAC (Contemporary African Art Collection), Collection Jean Pigozzi, Genève
Les toiles exposées pour Africa Remix sont récentes. Vivement colorées, pailletées, elles n'en expriment pas moins la violence des échanges mondiaux dans Le Monde Vomissant, ou encore la tragique situation de l'Afrique dans La Faillite.
Dans le tableau Collège de la sagesse, l'artiste nous donne une vision cynique de l'égalité des peuples sur la planète.
Les œuvres de Chéri Samba dénoncent souvent les travers du monde. Il se présente en artiste prophètique : « Mon travail, c'est de redresser les consciences. Je suis un messager en quelque sorte ».
Superficie : 30 333 millions de km2.
Correspond à 22 % des terres émergées.
53 états indépendants.
DÉMOGRAPHIE
Population en 2003 : 861 millions d'habitants.
Correspond à environ 13 % de la population mondiale.
Projection de la population en 2025 : 1 289 millions d'habitants.
Espérance de vie moyenne : 41 ans.
Taux de natalité : 38 pour 1000 habitants.
Taux de mortalité : 14 pour 1000 habitants.
Taux de mortalité infantile : 88 pour 1000 naissances.
Indice synthétique de fécondité :
- 5.2 enfants par femme.
- 2.8 % pour la moyenne mondiale.
42 % de la population africaine a moins de 15 ans.
3 % de la population africaine a plus de 64 ans.
En France, 16 % de la population a plus de 64 ans.
ÉCONOMIE
Produit national brut (PNB) par habitant : 2 120 dollars.
Aux Etats-Unis, le PNB est de 34 280 dollars par habitant.
315 millions de personnes, soit une personne sur deux de l'Afrique sub-saharienne, survit avec moins de 1 dollar par jour.
Ces chiffres cachent cependant de grandes disparités : 27 pays ont un PNB inférieur à 400 dollars ; 8 autres, à l'opposé, dépassent 2 000 dollars (Afrique du Sud, Botswana, Gabon, Libye, Maurice, Namibie, Seychelles, Tunisie).
Regroupant 22,9 % de la population, l'Afrique du Nord réalise 40 % du Produit intérieur brut (PIB) du continent.
En Afrique du Sud, le PNB est de 10 910 dollars par habitant.
CONDITIONS SANITAIRES
33 % de la population africaine souffre de malnutrition.
Moins de 50 % de la population africaine a accès à des soins dans des hôpitaux ainsi qu'à des médecins.
En 2000, 300 millions d'Africains n'avaient pas accès à l'eau potable.
Le Sida :
Plus de 25 millions de personnes sont séropositives.
Proportion des 15-49 ans infectés par le VIH : 6.5 %.
Pourcentage mondial : 1.2 %.
Carte de l'Afrique, Un continent dévasté par les conflits
© Questions internationales, numéro 5
ROMANS
- Mariama BA, Une si longue lettre, Paris, Le Serpent à Plumes, 2000
- Calixte BEYALA, Assèze l'Africaine, Paris, Albin Michel, 1994
- J-M. COETZEE, Michael K, sa vie, son temps, Paris, Le Seuil,1985
- Fatou DIOME, Le Ventre de l'Atlantique, Paris, éditions Anne Carrière, 2003
- Amadou HAMPATE BA, Sur les traces d'Amkoullel, l'enfant peul, Arles, Actes Sud, 2000
- Achille NGOYE, Ballet noir à Château-Rouge, Paris, Gallimard « Série noire », 2001
- Ben OKRI, Etonner les Dieux, Paris, Christian Bourgois éditeur, 1997
- Léopold Sédar SENGHOR, Chants d'Ombre, Paris, Le Seuil, 1945
- Sami TCHAK, La fête des Masques, Paris, Gallimard, 2004
THéâTRE
- Mohamed KACIMI, La confession d'Abraham, Gallimard, 2000
- Wole SOYINCA, La mort et l'écuyer du roi, Hatier « Monde noir », 1986
ESSAIS ART CONTEMPORAIN AFRICAIN
- Anthologie de l'art africain du XX siècle, Revue Noire Éditions, Paris, 2001
- Anthologie de la photographie africaine et de l'Océan Indien, Revue Noire Éditions, 1998
- Joëlle BUSCA, L'Art Contemporain Africain, Du Colonialisme au Postcolonialisme, L'Harmattan, Paris, 2000
- Pierre GAUDIBERT, L'Art Africain Contemporain, Éditions Cercle d'Art, Paris, 1991
- Bogumil JEWSIEWICKY, Mami Wata. La Peinture Urbaine au Congo, Gallimard « Le Temps des Images », Paris, 2003
- Sidney LITTLEFIELD KASFIR, L'art contemporain africain, Thames & Hudson, Paris, 2000
- Hassan MUSA, « Qui a inventé les Africains? » in Les Temps modernes, 620-21, 46-100, 2002
www.africultures.com www.africanloxo.com www.afrik.com |
www.afriqueindex.com www.allafrica.com |
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Quelques lieux d'expositions de l'art africain contemporain
- Musée Dapper, 35 rue Paul-Valéry, 75016 Paris
- Musée des Arts derniers, 105 rue Mademoiselle, 75015 Paris
- Institut du monde arabe, 1 rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris
- Musée du Quai Branly (ouverture 2006), 55 quai Branly, 75007 Paris
- Galerie Jean-Marc Patras, 8 rue Sainte-Anastase, 75003 Paris
- Centre Wallonie Bruxelles, 127-129 rue Saint-Martin, 75004 Paris
- Halle Saint-Pierre, 2 rue Ronsard, 75018 Paris
Bibliothèques
- Bibliothèque publique d'information (BPI), Centre Pompidou, 75004 Paris
- Bibliothèque Nationale de France (BNF), 11 quai François Mauriac, 75013 Paris
- Bibliothèque de l'Institut du monde arabe, 1 rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris
festivals
Cinéma
- Festival Images d'Ailleurs (avril)
Cinéma Images d'Ailleurs, 21 rue de la Clef, 75005 Paris
- Festival international du film contre l'exclusion et pour la tolérance (UNESCO)
Renseignements : Claudine Drame, 01 47 68 38 20
- Bilan du film ethnographique (mars)
Musée de l'Homme, 17 Place du Trocadéro, 75016 Paris
Musique
- Festival Africolor (22-24 décembre)
Seine St-Denis, Renseignements : 01 47 97 69 99
Sur internet : http://www.africolor.com
- Festival Eurafrique
Olympic Café, 20 rue Léon, 75018 Paris
Renseignements : 01 42 52 29 93
Littérature
- Salon de la Plume Noire (octobre)
Association de la Plume Noire,
63 rue des Cévennes, 75010 Paris
Renseignements : 01 40 60 69 13
UNE EXPOSITION POUR DE NOUVEAUX PUBLICS
Africa Remix se propose d'être un lieu de découverte et de parole pour tous les publics, jeunes et adultes mais aussi pour des publics peu familiers des musées : associations, personnes en situation de précarité.
La Direction de l'action éducative et des publics organise à cette occasion une réflexion et une médiation importante grâce à un accompagnement pédagogique de qualité :
Aménagement d'un espace spécifique, visible et autonome ouvrant sur la piazza du Centre de 100 m2 permettant à la fois :
LES ATELIERS- des ateliers de pratique artistique pour les enfants
- la formation des personnels relais de structures associatives, délégation à la Ville de Paris …
- la diversité de l'art africain, le mélange et le choc des cultures, les mutations, les influences historiques, géographiques, le décalage des représentations.
- des questions de société : représentation homme/femme, société de consommation …
Le principe
Dans quatre espaces peints aux couleurs de l'exposition, les enfants construiront, par petits groupes, des saynètes, des décors permettant de recréer des univers bigarrés et insolites, parfois drôles, et d'évoquer le mélange des cultures (Afrique, Europe contemporain …) et le décalage des représentations.
Chaque enfant repartira avec sa photographie de mise en scène et avec un accessoire fabriqué à partir d'éléments de récupération.
Déroulement
Les enfants vont tour à tour :
- construire une mise en scène
• choix du décor de fond, du revêtement de sol : tissus, papiers, tapis …,
• choix d'un type de chaise significatif d'une posture morale,
• choix d'un accessoire (sceptre, balai d'éboueur, râteau …)
• fabrication de costumes (bandes de tissu, boubou …)
• création d'un bijou avec des éléments récupérés : capsules, ficelles, bouteilles…
- devenir le modèle
Installation de l'enfant dans son univers et face à un miroir pour permettre un face-à-face critique.
- devenir photographe en choisissant des points de vues, des cadrages.
La photographie permet l'ancrage de la séance dans le temps ainsi que d'établir un dialogue qui s'étend au-delà de l'activité au Centre.
Organisation
2 possibilités :
- cycle de 2 séances comprenant : une visite libre de l'exposition suivie ou précédée par un atelier de 2h dans la salle piazza.
- une séance de 2h comprenant un temps en atelier et un regard autour d'une œuvre dans l'exposition.
Accueil
Groupe de 15 personnes maximum
Séances enfants ou parents/enfants
Calendrier des ateliers
Partenariat Délégation à la Ville
Séances de 2h en atelier
En famille (7 séances)
- les samedis 11 et 18 juin de 14h à 16h
- les samedis 2, 9, 16 et 30 juillet de 14h à 16h et le dimanche 24 juillet
Enfants en individuels (20 séances)
Si possible regroupés par tranche d'âge : 5/8 ans ou 8/12 ans
- les mercredis 15 juin de 14h à 16h - 22 et 29 Juin de 10h à 12h et de 14h à 16h,
- les 1er,4, 6, 7, 8, 11, 13, 15, 18, 20, 21, 25, 27, 28, et 29 Juillet de 14h à 16h
Contacts
Afin de répondre au mieux à vos attentes, nous souhaiterions connaître vos réactions et suggestions sur ce document
Vous pouvez nous contacter via notre site Internet, rubrique Contact, thème éducation
© Centre Pompidou, Direction de l'action éducative et des publics, juin 2005
Conception et rédaction: Lucie Touya et Florence Morat
Pour les œuvres de Mounir Fatmi, Ghada Amer, Myriam Mihindou : Adagp, Paris 2010
Design graphique : Michel Fernandez et Malliga Ambroise
Mise à jour : 2010
Coordination : Marie-José Rodriguez, responsable éditoriale des dossiers pédagogiques