Arts de la scène et nouvelles technologies
Richard Siegal / Alberto Posadas, Glossopoeia / 1 2 3 4 5 6 7 Repères

 

5. RepÈres : Glossopoeia — analyse d’une forme

1. Glossopoeia. Premier quatuor,
répétition au 104, 3 décembre 2009.
Odile Auboin, Alain Billard, Samuel Favre, Eric-Maria Couturier
2. Eric-Maria Couturier
© Centre Pompidou – Photos Hervé Véronèse

Structure globale de la pièce

1. Prélude (électronique pure1, sans interaction — arrivée des danseuses en fin de prélude) (4-5 minutes)

2. Premier quatuor (musique acoustique, avec retraitement électronique en direct2, mais sans interaction avec la danse — chorégraphié de manière « traditionnelle ») (20 minutes)

3. Interlude (électronique pure, avec interactions avec une danseuse soliste qui improvise, pendant que l’écran et la vidéo se mettent en place sur le plateau) (5 minutes)

4. Second quatuor (mis à part un très court interlude de musique électronique pure, c’est exactement la même musique que le premier quatuor, mais les paramètres qui régissent le retraitement électronique en direct, fixes dans le premier quatuor, dépendent à présent des mouvements des trois danseuses qui suivent le système If/Then, de même que la vidéo) (19 minutes)

5. Coda (électronique pure, sans interaction, l’écran et la vidéo se remettent dans leur position initiale pour voiler la scène) (4-5 minutes)

Quels types de traitement électronique et d’interaction entre danse, musique et vidéo sont-ils en jeu au cours de la pièce ?

Lorenzo Bianchi. Les interactions ne prendront place que dans la seconde partie du spectacle. Dans les deux parties principales, on répète la même partition acoustique. La première fois, elle est retraitée en temps réel, mais ces traitements sont figés — les différents paramètres électroniques sont fixés, cette partie sera donc toujours plus ou moins identique à elle-même du point de vue du public. La seconde fois, certains traitements sont encore là, d’autres sont changés, mais tous les paramètres du retraitement sonore en direct dépendent à présent du mouvement des danseuses, avec trois niveaux différents d’interaction : l’un qui tient à l’énergie des corps (moyenne de l’énergie de chaque danseuse), et les deux autres qui tiennent à la reconnaissance de postures des corps, d’une part pour changer certains paramètres du retraitement en direct, d’autre part pour déclencher des fichiers son pré-enregistrés.

Et la vidéo ?

Yann Philippe. Les images ont été réalisées par Artefactory.3 Ce sont des images organiques, inspirées des mêmes fractales biologiques qui inspirent Alberto. Bien que générées de manière algorithmique, elles ont un caractère naturel : représentation d’arbres, ou du corps humain (réseau veineux, etc.). Pour le retraitement en direct, nous récupérons évidemment les mêmes paramètres d’énergie et de posture. L’esthétique en est vivante et fluide. Aucun déclenchement lié aux gestes ne sera utilisé, car cela nous mènerait à des effets vidéos trop « classiques ». On travaille plutôt sur des choses assez simples ; en injectant les valeurs d’énergie sur des paramètres de contraste ou autre, pour faire vivre ces images.

1. Électronique pure signifie que la bande sonore, bien que retraitée en direct par un système informatique, se base sur un fichier son préenregistré. Les musiciens sur scène ne jouent pas.
2. Cette fois, les musiciens sur scène jouent, mais le son de leurs instruments est retraité en direct par le système informatique.
3. http://www.arte-factory.com

 

 

 

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