« Recréer l’échange »
Entretien avec Sylvie Pras,
Responsable des Cinémas du Centre Pompidou

 

Albert Serra, Honor de Cavalleria, 2007 Lisandro Alonso, Argentino Vargas dans Los Muertos, 2003

1. Albert Serra, Honor de Cavalleria, 2007 © Capricci
2. Lisandro Alonso, Argentino Vargas dans Los Muertos, 2003 © Slot Machine

Le cinéma s’affirme aujourd’hui comme un élément majeur de la culture visuelle. Depuis son ouverture, le Centre Pompidou l’a placé au cœur de sa programmation. Après l’avoir projeté, exposé, montré sa fabrication, il propose un nouveau cycle de manifestations : Cinéastes en correspondance. Il s’agit ici de multiplier les points de vue sur une œuvre cinématographique, de la mettre en correspondance avec celle d’autres cinéastes et de l’exposer comme on le fait des arts plastiques : installations, projections, tournages-performances, rencontres … Sylvie Pras, responsable des Cinémas au Département du développement culturel, nous en dit les enjeux.

Cinéastes en correspondance
pour découvrir l’univers des cinéastes Retour haut de page

Avec Cinéastes en correspondance, vous proposez de découvrir autrement le cinéma, notamment  à travers des correspondances filmées échangées entre cinéastes, vivant aux quatre coins du monde. Votre but est-il de montrer un cinéma qui se serait mondialisé ou de mettre en contact des cinéastes éloignés les uns des autres ?

Sylvie Pras. Aujourd’hui il n’existe plus de communauté, de sentiment d’appartenance à un groupe au sein d’un pays, comme ont existé dans les années 1960-1970 la Nouvelle vague en France, le Free Cinema en Angleterre, le Cinema Nôvo au Brésil ou le Nouveau cinéma en Hongrie… Ces regroupements permettaient aux cinéastes d’échanger sur leurs pratiques et leur culture de l’image, sur leurs intentions tant esthétiques que sociales. Souvent soutenus par des revues ou des coopératives, ils se faisaient connaître en tant que groupes, repérer par le public − c’était d’ailleurs la stratégie des premières avant-gardes plastiques dans les années 1910 : agir, ensemble, pour avoir une visibilité et faire entendre sa nouveauté. Aujourd’hui, le cinéma le plus risqué se réalise souvent dans la solitude au sein de son propre pays. Mais un cinéaste peut se sentir proche d’un autre cinéaste qui est au bout du monde, au vu de ses films, sans pour autant échanger avec lui.

Avec ce nouveau format, Cinéastes en correspondance, nous voulons contribuer à recréer l’échange, rapprocher un cinéaste d’un autre, mettre en valeur l’idée de correspondance, tant entre les cinéastes eux-mêmes, qu’entre leurs œuvres cinématographiques, les mettre en perspective, du point de vue formel, des idées ou des thèmes, comme on le fait pour les arts plastiques.

L’exposition que vous aviez présentée en 2007, réunissant le cinéaste iranien Abbas Kiarostami et le cinéaste espagnol Víctor Erice, n’exposait-elle pas déjà cette idée de correspondances ?

Tout à fait, elle en est la suite. Le Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB), lieu pluridisciplinaire qui s’intéresse à des problématiques de sociétés, avait proposé aux deux cinéastes, dans le cadre d’une exposition qui présentait leurs œuvres, d’échanger des lettres vidéo, exposition que nous avons accueillie et adaptée pour le Centre Pompidou. Et c’est fort de cette expérience que le CCCB a demandé encore à cinq autres cinéastes espagnols ou hispanophones de poursuivre l’aventure en duo avec d’autres cinéastes de pays éloignés. Il se trouve que ces cinéastes contemporains faisaient partie de ceux que nous souhaitons montrer ici, au Centre Pompidou. Pour les Barcelonais, le projet était de créer une exposition, Toutes les lettres (Todas las cartas), qu’ils ont présentée il y a un an et demi à Barcelone. Ce qui m’intéresse, pour ma part, est de reprendre ces lettres filmées déjà existantes dans un cadre plus large pour montrer l’univers de ces cinéastes, fait de leurs propres films, de ceux qui les ont influencés ou qu’ils influencent, mais aussi en exposant, car leurs pratiques se rapprochent de celles des artistes contemporains, leurs installations vidéos, ou en leur confiant des cartes blanches sur la jeune cinématographie de leurs pays.

La première étape de Cinéastes en correspondance a présenté, fin 2012, un premier duo entre l’Américain Jonas Mekas et l’Espagnol José Luis Guerin, en avril-octobre 2013 ce sera au tour du Catalan Albert Serra et de l’Argentin Lisandro Alonso. À partir de 2014, le projet est de devenir nous-mêmes producteur d’une correspondance filmée, une fois par an.

Provoquer une nouvelle Écriture Retour haut de page

Lettre de Víctor Erice à Abbas KiarostamiLettre d’Abbas Kiarostami à Víctor Erice

1. Lettre de Víctor Erice à Abbas Kiarostami
© CCCB et Víctor Erice

2. Lettre d’Abbas Kiarostami à Víctor Erice
© CCCB et Abbas Kiarostami

L’échange filmé entre Erice et Kiarostami a connu un réel intérêt de la part du public. Tous les cinéastes invités se prennent-ils au jeu comme eux-mêmes l’ont été ?    

Au Centre Pompidou, dans l’exposition Erice/Kiarostami, une dizaine de lettres avait été montrée. L’échange entre les deux artistes par caméra interposée était passionnant, chacun jouant à sa manière le jeu, notamment Erice qui avait attendu avec impatience les lettres de Kiarostami. Après un long silence du cinéaste iranien, il avait filmé une bouteille lancée à la mer contenant une lettre pour Kiarostami. Ne recevant pas de réponse, il lui avait envoyé une seconde lettre où il imaginait les tribulations de cette bouteille plusieurs fois trouvée et rejetée dans l’océan. Kiarostami lui avait envoyé, quant à lui, une séquence des plus drôles sur une vache gardée par un chien, qu’Erice avait montrée à un berger, faisant à son tour un film à partir des réactions de ce dernier... Ces jeux d’écriture rappellent les cadavres exquis et les jeux oulipiens. 

Cet échange de lettres filmées a été proposé à des cinéastes qui sont tous des cinéastes d’aujourd’hui, d’avant-garde. Mais ces cinéastes, comme la plupart, travaillent avec une équipe, un budget plus ou moins lourd, avec des comédiens ou des personnages si c’est du documentaire, et rarement tel qu’on le présente dans cet échange de correspondance, avec un téléphone portable, une petite caméra, seuls. C’est, pour eux, accepter de prendre un risque quand ils entrent dans la production de telles lettres.
Certains ont vraiment envie d’échanger des points de vue, des images, faire acte de création entre eux, d’autres hésitent. De plus, savoir que l’on tourne pour un autre une lettre qui aura un public influence nécessairement l’écriture. Il y a là une écriture, de l’ordre de l’intime, qui entre dans une nouvelle forme de culture visuelle.

Aujourd’hui, les appareils numériques permettent de réaliser, sans beaucoup de frais ni de  contrainte, des films intenses où peuvent se révéler la personnalité du cinéaste et son univers. Il s’agit donc de provoquer une nouvelle écriture au cinéma. Fort de l’expérience du CCCB, nous proposerons, avec un petit budget, un cahier des charges : réaliser au moins trois films en correspondance, soit six films en tout, en deçà desquels l’échange ne s’opère pas vraiment, le but étant aussi qu’ils constituent un long ou moyen métrage. La forme est à inventer et nous allons vivre cette expérience avec ceux que nous allons solliciter, des cinéastes à la croisée des disciplines artistiques, cinéma mais aussi arts plastiques et musique, et le premier d’entre eux sera le cinéaste et compositeur Bertrand Bonello.

Jonas Mekas, José Luis Guerin
deux maÎtres de l’avant-garde Retour haut de page

Exposition Jonas Mekas et José Luis Guerin, vue 1Exposition Jonas Mekas et José Luis Guerin, vue 2

Exposition Jonas Mekas et José Luis Guerin
Vues du dispositif dans le Forum-1, décembre 2012
Photos Hervé Véronèse. Dr

Pour sa première étape, Cinéastes en correspondance avait invité Jonas Mekas et José Luis Guerin. Comment ce duo, inattendu, a-t-il « fonctionné » ?

Jonas Mekas, jeune artiste de 90 ans, l’une des principales figures de l’avant-garde américaine, est entré en correspondance avec José Luis Guerin (né en 1960), l’un des représentants les plus importants du cinéma d’auteur européen, maître de l’avant-garde barcelonaise, primé dans de nombreux festivals internationaux et exposé à la Biennale d’art contemporain de Venise. De vrais échanges se sont établis entre eux. Guerin s’est beaucoup posé la question de la première lettre : allait-il parler de ses propres films, de ceux de Mekas qui l’ont influencé. Il se promenait avec sa caméra et filmait. Puis, au montage, il a ajouté en voix off son commentaire. Mekas, quant à lui, ne connaissait pas les films du cinéaste espagnol. En tant que représentant d’une avant-garde américaine, il a toujours travaillé le journal filmé. Et c’est ce qu’il a réalisé : un morceau de son journal filmé. Des réponses s’établissent entre eux par lettres interposées.  

Le principe de la correspondance ne se limitant pas à l’échange filmé, ce premier événement a donné lieu à différents formats : une rétrospective intégrale des films, en salle, pour chacun des cinéastes, en leur présence, soit 84 films et 34 inédits ; un dispositif présentant les Correspondances filmées sous forme d’installation : les 9 lettres échangées entre eux formaient un long métrage, d’une heure trente environ, associant le journal intime de l’un et les chroniques de voyages de l’autre. Chacun a également montré une installation vidéo. Jonas Mekas qui, en 2007, a tourné 365 courts métrages, soit un par jour pendant toute l’année, a présenté cette production sur 12 moniteurs correspondant chacun à un mois de l’année. Pour José Luis Guerin, il s’agissait d’une installation de 8 vidéos-projection où, à travers une série de films conçus comme des ombres et des tableaux projetés, il mettait en mouvement, et en relation avec le cinéma, le mythe de la naissance de la peinture tel que le rapporte Pline l’Ancien : le dessin d’un être aimé réalisé à partir de la projection de son ombre à la lumière d’une bougie.

Albert Serra et Lisandro Alonso
la jeune garde du cinéma contemporain Retour haut de page

Lisandro Alonso. DrAlbert Serra. Dr

1. Lisandro Alonso. Dr
2. Albert Serra. Dr

Entre avril et octobre ce sera au tour d’Albert Serra et Lisandro Alonso de correspondre. Qu’est-ce qui rapproche ces deux cinéastes ?

Albert Serra et Lisandro Alonso sont de la même génération, tous deux trentenaires quand ils se rencontrent, en 2008, pas du tout dans l’air du temps, filmant les espaces, les paysages, loin d’un cinéma de fiction, haletant, de dialogues. Serra est attaché à sa culture catalane, à la tauromachie, Alonso au côté sauvage de l’Argentine, la pampa et la terre – à la fin de ses études, son premier film ayant été rejeté, il oscille même entre devenir cinéaste et rester paysan… La nature est pour tous deux indispensable, la correspondance entre eux est très claire sur ce point. Ils ont tracé chacun, en peu de films, une trajectoire exigeante qui les place parmi les artistes les plus importants de leur génération.

Chacun connait bien le travail de l’autre et ils s’apprécient mutuellement. Serra a voulu qu’il n’y ait qu’une seule œuvre échangée, avec cette idée de faire « un film sur ce que l’on voit sur un tournage, son squelette, son processus de fabrication, avec la participation d’acteurs [des] films précédents ». Il voulait « montrer l’aspect ludique, qui a toujours été déterminant dans la fabrication de tous [ses] films, mais qui, pour des raisons esthétiques, n’est pas apparu dans le résultat final ». En l’occurrence, il préparait alors le tournage de la suite de son Don Quichotte. Alonso, quant à lui, est revenu en compagnie de son interprète, Misael, sur les lieux du tournage de son premier long métrage, La Libertad.
Au final, deux films ont été réalisés : Le Seigneur a fait pour moi des merveilles (El senyor ha fet en mi meravelles) pour Albert Serra (146’, 2011) et Sin titulo (Carta para Serra) pour Lisandro Alonso (23’, 2011).

Comme pour Mekas et Guerin, la manifestation comprend des projections et des rencontres dans les salles sous forme de rétrospective et carte blanche pour chacun, en leur présence.
Pour la première fois en France, sera montré dans le Forum-1, en accès libre, sous forme d’installation, le film d’Albert Serra Les Trois Petits Cochons réalisé pendant la documenta de Kassel de 2012. Il s’agit de la mise en image d’écrits de Goethe, Hitler et Fassbinder, le premier, selon lui, donnant à l’Allemagne sa modernité, le second la détruisant, le troisième essayant de la reconstruire. Le principe était un tournage quotidien, avec des acteurs et des non-acteurs qui, équipés d’une oreillette, redisaient dans leur intégralité le texte qui leur était lu. Pas de coupe. Le film était monté chaque soir. D’une durée de 101 heures, ce film est certainement le plus long de l’histoire du cinéma, Serra le revendiquant à la fois comme du cinéma et de l’art contemporain.
Quant à Lisandro Alonso, qui n’a jamais travaillé pour un musée d’art contemporain, ni réalisé d’installation en tant que telle, il va proposer une carte blanche sur le cinéma contemporain argentin. Alonso connaît bien ce cinéma qui se fait en dehors des instances officielles argentines et qui n’arrive jusqu’à nous, dans le meilleur des cas, que par des festivals internationaux.

Chris Marker, un artiste omniprésent Retour haut de page

Troisième étape, à l’automne 2013, Planète Marker… Autres formes de correspondances…

Chris Marker et Guillaume

Chris Marker et Guillaume
© Chris Marker

Chris Marker a pratiqué du début des années 1950, jusqu’à sa mort en juillet 2012, de multiples formes d’expression artistique. Philosophe, essayiste, photographe, cinéaste, plasticien, vidéaste, il a aussi été, dans les années 1950, directeur de collection aux éditions du Seuil, où il a créé les premiers guides de voyage modernes, Petites planètes. Documentariste, il a conçu ces Petites planètes sur la Grèce, l’Italie,… comme il concevait un film avec des images et des textes, ce qui n’était pas à l’époque habituel, le Guide Bleu ou le Guide Michelin, par exemple, étant essentiellement du texte. Grand voyageur, engagé, s’intéressant à son temps et à ce qui se pratiquait dans l’image en mouvement, il était passionné par la télévision, toutes les télévisions. Puis par internet, disant même qu’il avait fait du cinéma en attendant l’arrivée de ce nouveau média. Ainsi, s’est-il tout de suite investi dans Second Life, s’inventant un avatar, y diffusant même ses films puis sur Youtube. Il a été l’un des premiers à réaliser un cédérom d’artiste, Immemory, coproduit par le Centre Pompidou, et à faire des installations vidéo, comme Zappinp Zone, également dans les collections du Musée.

Planète Marker, à laquelle vont contribuer trois départements du Centre Pompidou : le Musée (Mnam), le Département du développement culturel (Ddc) et la Bibliothèque publique d’information (Bpi), sera l’occasion d’entrer dans son univers qui balaie presque un siècle, des années 1920, en montrant ceux qui l’ont influencé, à aujourd’hui, aussi bien d’un point de vue artistique, politique, que technologique puisqu’il a utilisé tout ce qui était à sa portée : la photographie, l’écriture, la pellicule, les technologies numériques, le web… Ses créations résonneront avec celles d’autres artistes et penseurs « en correspondances » avec lesquels il a collaboré ou échangé, qu’il a encouragés, soutenus ou inspirés. Car, tout en cultivant le secret autour de sa personne, Marker a été et est toujours un artiste omniprésent. Outre deux mois de programmation en salles de cinéma, une exposition au Forum-1 présentera ses œuvres produites et conservées par le Centre Pompidou, films, installations, photographies, cédérom et site internet, en relation avec les livres écrits ou dirigés par lui.

Cinéastes en correspondance, la suite…
En 2014, ce sera au tour du Chinois Wang Bing et de l’Espagnol Jaime Rosales d’entrer en correspondance ; en 2015, du Coréen So Yong Kim et du Mexicain Fernando Eimbcke ; en 2016 de la Japonaise Naomi Kawase et de l’Espagnol Isaki Lacuesta ; plus, chaque année, à partir de 2014, un nouveau duo de cinéastes produit par le Centre Pompidou, dont le Français Bertrand Bonello est le premier invité.

Cinéaste ou artiste ? Retour haut de page

Hormis leur participation à quelques grands festivals internationaux de cinéma, la plupart des cinéastes présentés dans ce nouveau cycle ont été connus par l’intermédiaire de galeries ou de manifestations d’art contemporain. Comment les considérez-vous et comment se considèrent-ils eux-mêmes, comme cinéaste ou comme représentant de l’art d’aujourd’hui ?

Pour moi ce sont des créateurs, des artistes, mais le cinéma reste l’essentiel.
Le cinéaste qui expose le cinéma dans un lieu comme le nôtre reste un cinéaste, tout en devenant un cinéaste-performer. Un artiste plasticien qui va du côté de l’installation cinématographique reste un artiste. Mais certains, comme Albert Serra par exemple − une table ronde tournera autour de cette question à propos de son film Les Trois Petits Cochons −, sont partagés entre le statut de cinéaste et celui d‘artiste, ils ont envie d’être des cinéastes reconnus comme des artistes contemporains.
Le cinéma est une industrie qui produit parfois des œuvres d’art. Un artiste, a priori, n’est pas dans l’industrie. Ce qui nous intéresse est de présenter des cinéastes qui se préoccupent plus de la question de l’œuvre et de leur pratique artistique que du nombre des entrées. En fait, pour tous, ce qui compte, c’est faire une œuvre.

Avec des budgets bien moindres, musées et galeries deviennent des producteurs en proposant soit une exposition, soit la réalisation d’une installation. Avec l’exposition Jean-Luc Godard, par exemple, le Centre Pompidou est devenu un producteur comme Gaumont l’a été pour ses longs métrages, et Godard a conçu et donné, au fond, ce qu’on appelle aujourd’hui une installation.

Jouez-vous aussi ce rôle de producteur pour les installations présentées dans votre nouveau cycle ?

Pour l’installation de Jonas Mekas, déjà existante, nous étions en partenariat avec Agnès B. Pour celle de José Luis Guerin, il s’agissait d’une commande d’un musée d’art contemporain espagnol mais nous avons passé avec Guerin un contrat d’adaptation de l’œuvre.
Pour Albert Serra et ses Trois Petits Cochons, c’est avec une architecte-scénographe du Centre et lui-même, sans oublier la Société de production distribution Capricci, que nous sommes en mesure de présenter cette œuvre monumentale sous-titrée en français.
Le cas est, à chaque fois, différent…

Les films de ces cinéastes ne sont pas encore connus du grand public. Vous avez à cœur de les rendre accessibles à tous. Pour vous, c’est le cinéma de demain.

Wang Bing. Dr

Wang Bing. Dr

Notre mission est d’amener le public vers ces cinéastes qui seront, c’est certain, les grands réalisateurs de demain. De lui faire découvrir leurs univers. Wang Bing, par exemple, que nous présenterons début 2014, a participé à la Sélection officielle du Festival de Cannes 2007 avec son film Feng Ming. Chronique d’une femme chinoise, Albert Serra et Lisandro Alonso ont montré plusieurs de leurs films aux Quinzaines des réalisateurs de ce festival.
Avec ce nouveau volet de notre programmation, nous allons dans le sens de l’innovation qui a toujours été celle du Centre Pompidou : concevoir des formats de présentation qui puissent renouveler et l’intérêt des artistes et celui du public. 
Par ailleurs, cette idée de lettres filmées, tout le monde peut aujourd’hui, avec son simple portable, s’en emparer. Dans cette optique, j’invite à regarder ces correspondances filmées par des cinéastes pour en comprendre l’écriture et les ressorts. J’espère susciter la curiosité des jeunes et des enseignants, notamment, et leur donner envie de tels dialogues.

 

Propos recueillis par Marie-José Rodriguez , mars 2013

Cinéastes en correspondance