Dossiers
pédagogiques - Collections du Musée
Un mouvement,
une période
Le Nouveau Réalisme |
|
|
Daniel
Spoerri, Repas hongrois
César, Ricard Arman, Chopin's Waterloo |
Le Nouveau Réalisme : un recyclage poétique du réel
Les artistes et leurs Œuvres
Arman, Chopins Waterloo,
1962
César, Ricard, 1962
Raymond Hains, Panneau daffichage,
1960
Yves Klein, Monochrome bleu
(IKB 3), 1960
Daniel Spoerri, Repas hongrois,
tableau-piège, 1963
Martial Raysse, Soudain l'été
dernier, 1963
Niki de Saint Phalle,Crucifixion,
1963
Jean Tinguely, Baluba, 1961-1962
Le Nouveau Réalisme a été fondé en octobre 1960 par une déclaration commune dont les signataires sont Yves Klein, Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Pierre Restany, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques de la Villeglé ; auxquels sajoutent César, Mimmo Rotella, puis Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps en 1961.
Ces artistes affirment sêtre réunis sur la base de la prise de conscience de leur « singularité collective ». En effet, dans la diversité de leur langage plastique, ils perçoivent un lieu commun à leur travail, à savoir une méthode dappropriation directe du réel, laquelle équivaut, pour reprendre les termes de Pierre Restany, en un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » (60/90. Trente ans de Nouveau Réalisme, édition La Différence, 1990, p. 76).
Leur travail collectif, des expositions élaborées ensemble, sétend de 1960 à 1963, mais lhistoire du Nouveau Réalisme se poursuit au moins jusquen 1970, année du dixième anniversaire du groupe marquée par lorganisation de grandes manifestations.
Pour autant, si cette prise de conscience dune « singularité collective » est déterminante, leur regroupement se voit motivé par lintervention et lapport théorique du critique dart Pierre Restany, lequel, dabord intéressé par lart abstrait, se tourne vers lélaboration dune esthétique sociologique après sa rencontre avec Klein en 1958, et assume en grande partie la justification théorique du groupe.
Le terme de Nouveau Réalisme a été forgé par Pierre Restany à loccasion dune première exposition collective en mai 1960. En reprenant lappellation de « réalisme », il se réfère au mouvement artistique et littéraire né au 19e siècle qui entendait décrire, sans la magnifier, une réalité banale et quotidienne. Cependant, ce réalisme est « nouveau », de même quil y a un Nouveau Roman ou une Nouvelle Vague cinématographique : dune part, il sattache à une réalité nouvelle issue dune société urbaine de consommation, dautre part, son mode descriptif est lui aussi nouveau car il ne sidentifie plus à une représentation par la création dune image adéquate, mais consiste en la présentation de lobjet que lartiste a choisi.
Cest aussi à Pierre Restany que lon doit davoir défendu le Nouveau Réalisme sur la scène internationale face à lémergence dun art américain, le Pop Art, soutenu économiquement par un réseau de galeristes et de collectionneurs.
Lien dossier Pop Art
La plupart de ces textes sont extraits ou rédigés à partir des ouvrages La Collection, Musée national dart moderne, Ed. du Centre Pompidou, Paris, 1987, et La Collection, Acquisitions, 1986-1996, Ed. du Centre Pompidou, Paris, 1996.
Arman
1928, Nice - 2005, New York
Arman, Chopins
Waterloo, 1962
Morceaux de piano fixés sur panneau
de bois
186 x 302 x 48 cm
Parmi les objets utilisés par Arman,
ce sont indéniablement les instruments de musique qui ont donné lieu aux plus nombreuses manipulations :
colères, coupes, accumulations, combustions, tirages
en bronze et assemblages.
Arman explique dailleurs par une expérience
personnelle négative de lunivers musical son
agressivité envers les instruments de musique. Ainsi
Chopins Waterloo fut-il réalisé à loccasion
dune exposition intitulée Musical Rage
à la galerie Saqqarah de Gstaad en 1962. Lors du vernissage,
Arman réalisa devant le public la destruction dun
piano droit à coups de masse et en fixa sur un panneau
préparé à lavance les éléments.
Succédant à la réalisation, lannée
précédente, dune colère de contrebasse, lors
du tournage dun film pour la télévision américaine,
et à la destruction publique dun mobilier Henri
II à loccasion du Premier Festival
du Nouveau Réalisme en 1961, cette action
illustre le développement des happenings dans
les milieux de lavant-garde et en particulier
leur influence sur les Popartistes américains
et les Nouveaux Réalistes européens.
Toutefois, comme la noté Jan van der
Marck, « on doit se rappeler que
laction était secondaire, ce qui intéressait
Arman étant le résultat ». Il a été conservé
en tant quuvre, comme une aventure figée,
à la manière des tableaux-pièges de Spoerri.
Selon Arman, la structure formelle des objets détruits dans les colères détermine lesthétique de luvre et lui accorde un caractère baroque ou cubiste selon quy prédominent les courbes ou les droites. Chopins Waterloo appartient ainsi à la série des uvres « cubistes », rappelant, au-delà des matériaux utilisés, la filiation dont Arman sest toujours montré soucieux entre son uvre et celle des inventeurs du papier collé et de lassemblage.
Biographie
Armand Fernandez entreprend des études artistiques à lÉcole des arts décoratifs de Nice en 1946, puis à lÉcole du Louvre, à Paris, de 1949 à 1951. Entre temps, il se lie damitié avec Yves Klein, rencontré dans un cours de judo : celui-ci introduit Arman auprès du critique Pierre Restany pour former le groupe des Nouveaux Réalistes en 1960.
Ses premières peintures, les Cachets, composent des images abstraites à partir dempreintes dobjets trempés dencre, jusquau jour où il prend conscience que lobjet lui-même peut être encore plus signifiant que son image ainsi reportée.
Cest le début de son travail dAccumulations qui rassemble de grandes quantités dobjets identiques fondus dans du plexiglas. Laccumulation préside au principe de la série des Poubelles, dont certaines parviennent à assumer le rôle de portrait, par exemple celui dYves Klein, personnalisé par la présence dobjets bleus.
Ce procédé de laccumulation de déchets est porté à son paroxysme lors de lexposition du Plein, à la Galerie Iris Clert en 1960 : toujours très proche de son ami Klein, Arman répond ici à lopération du Vide, exécutée dans la même galerie, deux ans auparavant.Parallèlement aux Accumulations dobjets quotidiens, et à la constitution dune vaste collection dart africain, une autre démarche artistique est associée au nom dArman : les Colères, actes de vandalisme souvent exécutés en public dont les reliques sont rassemblées pour constituer un tableau.
Depuis les années 70, lart dArman sillustre par la réalisation de sculptures monumentales, comme Long Term Parking, réalisée en 1982 pour le parc de la Fondation Cartier de Jouy-en-Josas, uvre composée de soixante voitures empilées dans une gangue de béton. Pour en savoir plus sur Arman
César
1921, Marseille - 1998, Paris
César, Ricard,
1962
Compression dirigée d'automobile
153 x 73 x 65 cm
En insistant sur « la
découverte de la nature industrielle et urbaine »,
sur lappartenance de ces uvres à lunivers
technologique, Pierre Restany occultait
la dimension formaliste de ces masses parallélépipédiques
qui préfigurent, deux ans à lavance, les recherches
des sculpteurs minimalistes.
Cest en effet à la forme de la Compression,
cest-à-dire à son rapport de proportions et
à sa « peau » que va sattacher
César en mettant au point, à partir de 1961, la notion
de Compression dirigée à laquelle appartient
Ricard.
Par le choix des matériaux qui composent
la charge, leur nature, leur couleur et la connaissance
du processus de compression, il parviendra en effet
rapidement à prévoir les effets obtenus par la machine
et à réintroduire dans un mécanisme, apparemment impersonnel,
la conscience du créateur.
Comme ces Compressions, issues de la découverte
fortuite dune presse américaine chez un ferrailleur
de Gennevilliers où César se fournissait
en déchets pour la réalisation de ses sculptures,
les Expansions naîtront de
la découverte dun processus chimique expérimenté
lors des essais de réalisation des empreintes humaines.
Biographie
César Baldaccini est successivement élève à lEcole des Beaux-arts de Marseille et à lÉcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris jusquen 1948 où il est formé aux techniques traditionnelles de la sculpture. Après sa scolarité, rompant avec les techniques académiques pour des raisons initialement économiques, il réalise ses uvres à partir de ferrailles quil assemble au moyen de la soudure à l'arc. Ces sculptures, exposées pour la première fois en 1954, constituent la première exposition personnelle de César à la Galerie Lucien Durand à Paris.
Plus emblématiques de son uvre, les Compressions sont réalisées à partir de 1958, tout dabord en utilisant des plaques de métal indifférenciées, puis à partir de voitures quil compresse en blocs rectangulaires. Cette opération aléatoire qui efface la subjectivité de lartiste au profit de lanonymat de la machine, ainsi que la référence aux « ready-mades » de Duchamp quant au matériau de base de luvre, font de lui un des protagonistes du Nouveau Réalisme à sa création. Toutefois, César maîtrise très vite la technique des Compressions, ce qui lui permet de diriger ses travaux, pour aboutir au célèbre parallélépipède remis à la cérémonie des Césars du cinéma.
Parallèlement aux Compressions, César, au cours des années 60, revient à la technique du bronze pour réaliser des figures humaines ou bien des parties du corps humain, comme le Pouce.
En contrepoint aux Compressions, il réalise en 1967 sa première Expansion : il sagit de laisser librement se répandre une mousse de polyuréthane qui se solidifie rapidement.
Raymond Hains
1926, Saint-Brieuc - 2005, Paris
Raymond
Hains,
Panneau daffichage,
1960
Affiches lacérées sur panneau
de tôle galvanisée
200 x 150 cm
Cette pièce, constituée dune tôle et de lambeaux daffiches lacérées, est un panneau daffichage. Titre et objet recouvrent la même réalité matérielle, où le « non-faire » de lartiste opère par choix et désignation : « Mes uvres existaient avant moi, mais on ne les voyait pas parce quelles crevaient les yeux ». « Lépoque des tôles » suit la découverte par Hains en 1958 de lentrepôt Bompaire où celles-ci étaient stockées. Tôle ou palissade, il est saisi par le support dorigine qui fait irruption à la surface, modifiant la perception motif/fond : « Ça me plaisait au niveau des couleurs. Jaime assez le gris de la tôle galvanisée ( ). Jétais plus proche de la peinture informelle que lorsque je ramassais des affiches. »
Panneau daffichage se réfère également à dautres sources. Objet détourné, il évoque les ready-mades de Duchamp. Le geste négatif de la lacération qui procède, à linverse de la peinture, par soustraction de matière dans une même saisie de la couleur et de la forme, évoque les papiers découpés de Matisse. Panneau daffichage rappelle également le dispositif employé par Hains pour réaliser ses photographies abstraites : « Déjà la tôle chromée sur laquelle se glacent les épreuves incite à découvrir de nouvelles apparences aux choses ( ). Il est possible de pousser la déformation jusquà ce quon ne puisse plus discerner lobjet ». La poétique analogique de Hains compose ici lune de ses énigmes perceptives, illustration littérale du moment où « la photographie devient lobjet ».
Plus généralement, la pratique et les thèmes de Hains renvoient à la photographie. Ainsi Lyrisme à la sauvette ou Flagrant Dali miment Henri Cartier-Bresson et La France déchirée (collection daffiches politiques lacérées par les passants) utilise le mode du reportage.
Biographie
Raymond Hains entre à lÉcole des beaux-arts de Rennes en 1945 pour étudier la sculpture, mais ny reste que six mois, le temps dy rencontrer Jacques de la Villeglé, autre futur affichiste du groupe des Nouveaux Réalistes. Il commence alors à réaliser des photographies à laide de lentilles déformées qui donnent de lobjet une image éclatée. Exposées en 1947, ces photographies constituent sa première exposition personnelle, à la Galerie Colette Allendy, à Paris.
Dans les années qui suivent, Hains réutilise ce procédé pour réaliser des films expérimentaux ; et cest à loccasion dun tournage en 1949, où il se propose de filmer des affiches collées sur des murs de rues, que naît lidée de se les approprier.
En compagnie de Jacques de la Villeglé, il collecte des affiches publicitaires usées par des mains anonymes dans les rues de Paris. Mais ce nest quen 1957 quils présentent le résultat de leurs trouvailles, toujours à la Galerie Colette Allendy, dans une exposition intitulée Loi du 29 juillet 1881, titre qui fait référence à la législation du droit de laffichage public.Après la création du groupe des Nouveaux Réalistes en 1960, Hains continue dexposer des affiches lacérées, en compagnie des affichistes Villeglé, Dufrêne et Rotella.
Parallèlement, dès 1959, il récolte des affiches sur leur support dorigine, bois et métal, qui lui permettent dinstaurer un dialogue entre le fond et les couleurs de limage. Raymond Hains : « Mon Encyclopédie Clartés » site réalisé à l'occasion de l'exposition Raymond Hains, présentée au Centre Pompidou, du 27 juin au 3 septembre 2001
Yves Klein
1928, Nice - 1962, Paris
Yves
Klein, Monochrome bleu (IKB 3), 1960
Pigment pur et résine synthétique
sur toile marouflée sur bois
199 x 153 cm
« Le bleu n'a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont. Ce sont des espaces pré-psychologiques Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible. »
La mise au point chimique de cette nuance, le bleu breveté par l'artiste sous le nom International Klein Blue, inaugure son « Epoca blu ». La variété de supports, de formats, de textures des quelque 194 monochromes réalisés par Klein de 1955 à 1962 permet de situer dans sa spécificité la toile IKB 3. Ses dimensions la font participer à la série des 15 monochromes IKB de « 2m x 1m50 », peints entre 1960 et 1961.
Par leurs dimensions inhabituelles, « à peine plus hautes que la moyenne des spectateurs et d'une largeur inférieure à l'envergure des bras », « ces toiles sont parmi les peintures les plus plates jamais réalisées ». Klein a recourt ici à un procédé qui opère par envahissement et captation tactile du regard. Le bleu d'IKB 3 atteint à un degré de pulvérulence pigmentaire à la fois compact et sensible au moindre souffle : il vire à des phosphorescences violacées et matérialise la « couleur de l'espace-même », que seul pourra concurrencer « le vide ».
Biographie
Bien que ses parents aient été tous deux plasticiens, Yves Klein ne soriente pas immédiatement vers une carrière artistique. Sil peint spontanément durant son adolescence, cest en subordonnant cette pratique à ses autres activités.
En 1947, il sinitie au judo, méthode déducation intellectuelle et morale visant la maîtrise de soi. À loccasion dun de ses premiers cours, il rencontre Armand Fernandez, le futur Arman. En 1952 il part se perfectionner au Japon doù il revient ceinture noire quatrième dan, grade quaucun Français na atteint à cette époque, avec l'objectif d'enseigner son art. La Fédération Française de Judo refusant de reconnaître son diplôme, il ouvre en 1955 sa propre école quil décore de monochromes. À court dargent, il la ferme lannée suivante.
En 1947, Yves Klein avait également découvert la mystique des Rose-Croix. Dès cette date, il peint des monochromes pour en faire des objets de culte, lit régulièrement la Cosmogonie, texte fondateur de lordre qui enseigne la connaissance par limagination, considérée comme la plus puissante des facultés humaines. Cest pourquoi en 1958, à la lecture de LAir et les songes du philosophe Gaston Bachelard, Klein décèle dans cet ouvrage un écho à sa propre pensée.
En 1955, il expose au Club des solitaires, à Paris, des monochromes de différentes couleurs, sous le titre Yves, peintures. Il rencontre le critique dart Pierre Restany : sa carrière de peintre est lancée. En 1957, il entame son « époque bleue », choix de couleur que confirme sa découverte, lors d'un voyage à Assise, des ciels de Giotto, en qui il reconnaît le précurseur de la monochromie bleue : uniforme et spirituelle. Le bleu trouvé par Klein est officialisé en 1960 lorsquil dépose le brevet de sa formule sous le nom de lIKB.
À partir de cette date, il devient un artiste de renommée mondiale, ce qui lui permet de co-fonder le Nouveau Réalisme, tout en poursuivant ses recherches personnelles. Dossier pédagogique Yves Klein dans les collections du Musée
Dossier pédagogique Yves Klein. Corps, couleur, immatériel, exposition
Daniel Spoerri
1930, Galati, Roumanie
Daniel
Spoerri, Repas hongrois, tableau-piège, 1963
Assemblage
Métal, verre, porcelaine, tissu sur aggloméré peint
103 x 205 x 33 cm
Le Repas hongrois est le résultat d'une manifestation singulière, l'« exposition » 723 ustensiles de cuisine, organisée par Spoerri à la Galerie J, à Paris du 2 au 13 mars 1963. Dans la galerie convertie en restaurant, les plats préparés par Spoerri, qui est par ailleurs un grand cuisinier, ont été servis par de célèbres critiques. Une fois repus, les convives ont confectionné leurs propres tableaux-pièges en collant les restes de leur repas.
Le repas hongrois a été servi par le
critique d'art Jean-Jacques Lévêque
le 9 mars 1963. Les reliefs ont été fixés sur la table
où il a été consommé, puis la table, devenue un tableau-piège,
a été fixée au mur.
C'est la première tentative d'une uvre d'art
collective de dimension métaphorique et sacrée,
humoristique et morbide : « l'artiste aux
fourneaux et le critique servant la soupe »,
communion autour du repas pascal
L'expérience
des banquets et des repas sest répétée de nombreuses
fois, happenings produisant autant d'uvres d'art.
Initiateur de ce qu'il nomme Eat Art, Spoerri a multiplié autour de ce concept différents types d'uvres (les produits d'épicerie garantis uvres d'art par un tampon, les objets en pâte de pain ) dont les tableaux-pièges forment l'expression la plus récurrente et la plus surprenante.
Biographie
Daniel Isaak Feinstein, plus tard Daniel Spoerri du nom de son oncle, passe son enfance en Suisse où, très jeune, il se lie damitié avec Jean Tinguely. Il commence dabord une carrière de danseur à Zürich, Paris et Berne où il est danseur-étoile jusquen 1957.
En 1960, alors quil collecte des ferrailles pour Tinguely, il a lidée de coller les objets rassemblés en vrac sur un support quil redresse à la verticale, fixant ainsi dans la durée le dispositif dun instant dû au hasard. Cest la naissance de ses tableaux-pièges qui, principalement, immortalisent des reliefs de repas, comme cest le cas pour le Repas hongrois et autres dîners de l'exposition 723 ustensiles de cuisine. Cette entreprise culmine avec louverture dun restaurant permanent par Spoerri à Düsseldorf en 1968.
Parallèlement aux tableaux-pièges, Spoerri développe lidée de détrompe-lil, uvres dans lesquelles il combine un tableau classique illusionniste, un « chromo », avec des objets ayant pour fonction de démystifier cette image, de la reléguer parmi les objets de la banalité.
Daniel Spoerri vit actuellement en Toscane, où il a ouvert sa propre fondation dotée dun parc de sculptures.
Martial Raysse
1936, Golfe - Juan
Martial Raysse,
Soudain l'été dernier, 1963
Assemblage : photographie
peinte à lacrylique et objets
100 x 225 cm
Le thème de la baigneuse apparaît dès 1960 dans l'uvre de Martial Raysse. Etalage-Hygiène de la vision n°1 installait pour la première fois une photo grandeur nature de jeune fille en maillot de bain, tenant un parasol au sommet d'un présentoir de produits solaires et jouets de plage. De 1962 à 1965, Raysse réutilise fréquemment ce « cliché visuel » où il s'efforce de montrer ce que le « mauvais goût » (ce « rêve d'une beauté trop voulue », dira-t-il) peut receler de magie insoupçonnée et d'émotion.
Opérant par restructuration en plans décalés, par coloration au vaporisateur et au pinceau en teintes factices de zones arbitrairement délimitées, par adjonction, enfin, d'objets réels (ici un chapeau de paille et une serviette de bain), Raysse soustrait son motif à l'illusionnisme photographique, à l'espace perspectif, comme au discours représentatif qu'ils impliquent.
Ce nettoyage par le vide des conventions figuratives libère dans l'image des forces latentes : monumentalisée, articulée, déployée dans les trois dimensions (les objets réels l'arriment avec humour à la réalité), la baigneuse de Raysse reçoit une nouvelle vie empruntée et nostalgique, que le titre, référence à Tennessee Williams, accentue encore. Au rythme vif de ses fluorescences acides, elle se fait rayonnement et idéal objet de désir.
Biographie
Après des études littéraires, Martial Raysse réalise dès 1959 ses premiers assemblages en enfermant dans des boîtes transparentes de petits jouets, des objets de toilette, pour mettre en scène, sans façon, la charge d'émotion et d'intensité visuelle de ces bibelots froids.
En 1960, ses Etalages-Hygiène de la vision d'ustensiles de ménage accrochés autour d'un balai-brosse, ou de produits solaires et de jouets de plage surmontés d'une effigie publicitaire, font entrer dans l'univers de l'art « un monde neuf, aseptisé et pur », celui des supermarchés et des publicités de la société de consommation.
Cette réappropriation d'objets de la plus grande banalité le rapproche de la recherche d'Arman, Spoerri, Tinguely, avec qui il fonde en 1960 le groupe des Nouveaux Réalistes. Considéré bientôt comme le jeune créateur français le plus proche du Pop Art américain, Raysse participe de 1961 à 1966 à de nombreuses manifestations artistiques à travers l'Europe et l'Amérique.Après 1968, Raysse opère une mutation qui l'amène à rompre brusquement avec le circuit des marchands et des galeries et à se retirer dans le Midi. Au sein d'une communauté qu'il crée avec quelques amis, il produit des uvres à l'aide de techniques artisanales, pour revenir ensuite à la peinture la plus traditionnelle.
Niki de Saint Phalle
1930, Neuilly-sur-Seine - 2002,
San Diego, Californie
Niki de Saint Phalle,
Crucifixion, 1963
Tissus encollés sur armature
de grillage et objets divers collés
240 x 150 x 60 cm
Cette femme crucifiée, aux bras coupés
et au visage extatique, exprime toute lambiguïté
que Niki de Saint Phalle décèle dans la condition
féminine. Elle est à la fois une mère, comme
lindiquent les jouets quelle porte sur
sa poitrine ; une putain dont les jambes écartées
laissent apparaître un pubis de laine noire ;
et encore une « mémère » avec
ses bigoudis dans les cheveux.
Peut-être qu'avec cette uvre Niki de Saint Phalle
propose une image de la femme comme martyre inconnu.
Toutefois, la tonalité macabre de cette pièce est contrastée par les tissus de patchwork vivement colorés qui habillent le personnage comme un mannequin. Ce « travail de dame », comme le dit Pierre Descargues, critique dart et ami de Niki de Saint Phalle, annonce lapparition prochaine des célèbres Nanas, qui, comme la Crucifixion ou La Mariée (Mnam), superposent la fragilité et la coquetterie de la femme à son caractère dogresse.
Biographie
Niki de Saint Phalle passe son enfance à New York, pour ne revenir à Paris quen 1951. À cette époque, elle peint des toiles naïves proches de lart brut, dans le but thérapeutique de surmonter de graves crises psychologiques.
Après sa rencontre avec Jean Tinguely, elle rejoint le groupe des Nouveaux Réalistes en 1961 et inaugure un tout autre aspect de son uvre : elle fabrique des objets en plâtre auxquels sont accrochés des sachets de peinture sur lesquels le public est invité à tirer à la carabine ; les uvres sont ainsi colorées en fonction de lhabileté (ou non) des tireurs, la violence sous-jacente à cette entreprise parodiant celle de lExpressionnisme abstrait, et en particulier lAction Painting de Pollock. La première de ces expériences, à laquelle participent ses amis américains Jasper Johns et Robert Rauschenberg, est organisée à la Galerie J sous le titre Feu à volonté en 1961.En même temps, elle commence à construire des figures humaines en assemblant des déchets, comme La Mariée ou Crucifixion : en se servant dobjets communs, elle participe à lesprit des Nouveaux Réalistes, mais sa sensibilité l'incline à utiliser les objets comme moyen dexprimer une réalité psychologique refoulée par les contraintes sociales.
En 1964, reprenant liconographie essentiellement féminine de ses figures humaines, elle produit ses premières Nanas en papier-mâché ou en plastique, peintes de couleurs extrêmement vives et parfois monumentales. En collaboration avec Tinguely, elle construit par exemple pour le Moderna Museet de Stockholm en 1966 une Nana couchée longue de plus de 25 mètres dans laquelle les visiteurs peuvent entrer pour voir des installations ou des films.
Par la suite, elle construit un grand nombre de sculptures destinées à des espaces publics, en variant leurs thèmes parfois proches de la culture pré-colombienne ou indienne, comme cest le cas avec la Fontaine Stravinski quelle a réalisée en 1982 avec Tinguely. Pour en savoir plus sur Niki de Saint Phalle
Jean
Tinguely
1925, Fribourg (Suisse) -
1991, Berne (Suisse)
Jean Tinguely,
Baluba, 1961-1962
Installation avec du
mouvement
Métal, fil de fer, objets en plastique, plumeau, baril,
moteur
187 x 56,5 x 45 cm
Peu après la fondation du groupe des Nouveaux Réalistes, Tinguely crée la série des Baluba, où il emploie toutes sortes d'objets quotidiens, tels que des jouets en plastique, des fourrures d'animaux ou des déchets de ferraille.
Ces uvres participent d'une ambiance esthétique comparable à celle des Tableaux-pièges de Spoerri ou des Poubelles d'Arman. Tinguely en fait une sorte de parodie de la sculpture classique, puisqu'il utilise en guise de socle des bidons industriels et dispose soigneusement les éléments, qu'il coiffe ici du plumeau comme d'un couvre-chef.
Mais lorsque le spectateur agit sur la pédale de commande et que la sculpture se met en branle, il assiste à une fête joyeuse où tous ces éléments suspendus sont secoués en tous sens. Ce qui, immobile, paraissait inachevé et peu satisfaisant devient, une fois animé, une sorte d'enchantement absurde, comme le sera peu après une autre uvre essentielle de Tinguely : Le Ballet des pauvres.
Biographie
Après une scolarité de 1941 à 1945 à lEcole des arts décoratifs de Bâle, Jean Tinguely commence à construire des sculptures en fil de fer, proches de lesprit surréaliste. En 1951, il épouse le sculpteur Eva Aeppli. Ayant fait la connaissance de Daniel Spoerri, alors danseur, il crée en 1953 un décor cinétique pour l'un de ses ballets. Ce travail annonce la fabrication de tableaux composés de reliefs peints dont certaines parties sont mobiles, que Tinguely expose pour la première fois à Paris, en 1954, à la Galerie Arnaud. Peu à peu, il introduit dans ses compositions des objets mobiles, comme des marteaux, qui procurent une dimension sonore à son travail.
Installé à Paris, il rejoint le groupe dartistes cinétiques de la Galerie Denise René, et fait la connaissance dYves Klein avec lequel il conçoit une exposition à la Galerie Iris Clert en 1958, Vitesse pure et stabilité monochrome. Cest par le biais dYves Klein quil participe au Nouveau Réalisme, entraînant avec lui Spoerri.
À partir de 1959, il se lance frénétiquement dans la conception de machines, notamment des machines à dessiner ou à peindre abstrait, parodiant à sa façon la « rage de lexpression » revendiquée par une partie de labstraction. Mais la machine qui la rendu mondialement célèbre reste la gigantesque construction auto-destructrice, LHommage à New York, installée dans le jardin du Museum of Modern Art en mars 1960 ; ce fut loccasion pour Marcel Duchamp de composer un de ses plus beaux aphorismes :
« Si la scie scie la scie
Et si la scie qui scie la scie
Est la scie que scie la scie
Il y a Suissscide métallique. »Tout en prenant part aux activités collectives des Nouveaux Réalistes, il répond de plus en plus à des commandes publiques monumentales que l'on peut voir, par exemple en forêt de Fontainebleau (Le Cyclop), à Genève, à Bâle, ou encore à Paris avec la Fontaine Stravinski, réalisée en collaboration avec sa compagne Niki de Saint Phalle.
Le site du Musée Tinguely à Bâle
Sur Le Cyclop projet monumental en Forêt de Fontainebleau
« Dada est une farce, une légende, un état desprit, un mythe. Un mythe bien mal élevé, dont la survie souterraine et les manifestations capricieuses dérangent tout le monde. André Breton avait tout dabord pensé lui faire un sort en lannexant au surréalisme. Mais le plastique de lanti-art a fait long feu. Le mythe du NON intégral a vécu dans la clandestinité entre les deux guerres pour devenir à partir de 1945 avec Michel Tapié la caution dun art autre.
La négativité esthétique sest changée en doute méthodique grâce auquel allaient enfin pouvoir sincarner des signes neufs. Table rase à la fois nécessaire et suffisante, le ZERO dada a constitué la référence phénoménologique du lyrisme abstrait : ce fut la grande coupure avec la continuité de la tradition, par où déferla le flot bourbeux des recettes et des styles, de linformel du nuagisme.
Contrairement à lattente générale, le mythe dada a fort bien survécu aux excès du tachisme ; ce fut la peinture de chevalet qui accusa le coup, faisant sévanouir les dernières illusions subsistantes quant au monopole des moyens dexpression traditionnels, en peinture comme en sculpture.
Nous assistons aujourdhui à un phénomène généralisé dépuisement et de sclérose de tous les vocabulaires établis : pour quelques exceptions de plus en plus rares, que de redites stylistiques et dacadémismes rédhibitoires ! À la carence vitale des procédés classiques saffrontent heureusement certaines démarches individuelles tendant, quelle que soit lenvergure de leur champ dinvestigation, à définir les bases normatives dune nouvelle expressivité. Ce quelles nous proposent, cest la passionnante aventure du réel perçu en soi et non à travers le prisme de la transcription conceptuelle ou imaginative. Quelle en est la marque ? Lintroduction dun relais sociologique au stade essentiel de la communication. La sociologie vient au secours de la conscience et du hasard, que ce soit au niveau de la ferraille compressée, du choix ou de la lacération de laffiche, de lallure dun objet, dune ordure de ménage ou dun déchet de salon, du déchaînement de laffectivité mécanique, de la diffusion de la sensibilité chromatique au-delà des limites logiques de sa perception.
Les nouveaux réalistes considèrent le Monde comme un Tableau, le Grand uvre fondamental dont ils sapproprient des fragments dotés duniverselle signifiance. Ils nous donnent à voir le réel dans des aspects de sa totalité expressive. Et par le truchement de ces images spécifiques, cest la réalité sociologique toute entière, le bien commun de lactivité des hommes, la grande république de nos échanges sociaux, de notre commerce en société qui est assigné à comparaître.
Dans le contexte actuel, les ready-made de Marcel Duchamp (et aussi les objets à fonctionnement de Camille Bryen) prennent un sens nouveau. Ils traduisent le droit à lexpression directe de tout un secteur organique de lactivité moderne, celui de la ville, de la rue, de lusine, de la production en série. Ce baptême artistique de lobjet usuel constitue désormais le "fait dada" par excellence. Après le NON et le ZERO, voici une troisième position du mythe : le geste anti-art de Marcel Duchamp se charge de positivité. Lesprit dada sidentifie à un mode dappropriation de la réalité extérieure du monde moderne. Le ready-made nest plus le comble de la négativité ou de la polémique, mais lélément de base dun nouveau répertoire expressif.
Tel est le nouveau réalisme : une façon plutôt directe de remettre les pieds sur terre, mais à 40° au-dessus du zéro de dada, et à ce niveau précis où lhomme, sil parvient à se réintégrer au réel, lidentifie à sa propre transcendance, qui est émotion, sentiment et finalement poésie, encore. »
1955
Pierre Restany, critique dart, rencontre Yves
Klein au Club des Solitaires à Paris où est
organisée la première exposition personnelle de lartiste
: il y montre des monochromes de différentes couleurs.
Klein lui présente Arman, un ami denfance, puis
Hains, Tinguely
1958
À la galerie Iris Clert, Yves Klein
propose lexposition du Vide : aucune
uvre nest montrée, seules les cimaises
blanches de la galerie invitent à méditer « la
spatialisation de la sensibilité ». La
préface du catalogue est rédigée par Pierre Restany.
À cette manifestation répondra lexposition du
Plein par Arman en 1960 : la vitrine de la
galerie Iris Clert sera cette fois-ci remplie de détritus.
1960
En mai, à la galerie Apollinaire de
Milan, Pierre Restany organise la première exposition
collective qui réunit Arman, Hains, Dufrêne, Yves
le Monochrome (Klein), Villeglé, Tinguely. À cette
occasion, il rédige un texte qui préface le catalogue
intitulé « Les Nouveaux Réalistes »
: cest la première fois que ce terme apparaît
sous la plume de Restany. On considère ce texte comme
le premier manifeste du groupe (il y en aura trois).
Le 27 octobre, au domicile dYves Klein, Arman,
Dufrêne, Hains, Raysse, Restany, Spoerri, Tinguely
et Villeglé signent en neuf exemplaires la déclaration
constitutive du groupe des Nouveaux Réalistes, affirmant
par là leur « singularité collective ».
César et Rotella, conviés à la réunion, nont
pu sy rendre, tandis que Niki de Saint Phalle
et Deschamps rejoindront le groupe en 1961.
1961
Jeannine Restany ouvre la Galerie J qui sera
désormais le lieu dexposition privilégié du
groupe. Dès louverture, Pierre Restany y organise
lexposition À 40° au-dessus de Dada,
dont la préface du catalogue, où il établit une filiation
entre les Nouveaux Réalistes et le non-art de Dada
et de Duchamp, est considérée comme le second manifeste
du mouvement.
En juillet, à Nice (doù sont originaires Klein
et Arman) a lieu le 1er Festival
du Nouveau Réalisme, avec une exposition
collective, des actions-spectacles en public et un
récital des poèmes phonétiques de Rotella.
Exposition The Art of Assemblage, au Museum
of Modern Art de New York, à laquelle participent
Arman, Dufrêne, Hains, Rotella, Villeglé, Spoerri.
1962
Le 6 juin, Yves Klein meurt dune crise cardiaque.
En octobre, la galerie Sidney Janis de New
York organise lexposition The New Realists,
dans laquelle les artistes européens nouveaux réalistes
sont présentés comme les précurseurs imparfaits dune
démarche artistique qui ne sépanouit pleinement
quavec les artistes du Pop Art.
1963
À Munich, a lieu le 2e Festival du Nouveau
Réalisme, au cours duquel Christo se joint au
groupe. La préface du catalogue que rédige Pierre
Restany, « Le Nouveau Réalisme ? Que
faut-il en penser ? » est considérée
comme le troisième et dernier manifeste du mouvement.
À la 4e Biennale de San Marino
est présentée la dernière des activités collectives
du groupe (mise à part la commémoration de la naissance
du Nouveau Réalisme qui aura lieu en 1970).
1964
Le grand prix du jury de la 34e Biennale
de Venise est décerné à Robert Rauschenberg, signe
de la nouvelle prédominance de lart américain
sur lart européen. Une salle est consacrée aux
uvres de Rotella.
1970
À Milan, les Nouveaux Réalistes organisent une série
de manifestations pour fêter leur dixième anniversaire,
avec une exposition Les Nouveaux Réalistes 1960/1970,
des actions-spectacles en ville et, enfin, un banquet
funèbre pour lequel Spoerri a confectionné pour chaque
membre du groupe une représentation comestible de
son travail.
Essais
sur le Nouveau Réalisme :
- Pierre Restany, Manifeste des Nouveaux Réalistes, éd. Dilecta, Paris, 2007.
- Catherine Francblin, Les Nouveaux
Réalistes, éditions du Regard, Paris, 1997.
- Jean-Paul Ameline, Les Nouveaux Réalistes,
éditions du Centre Georges Pompidou, Paris, 1992
- Pierre Restany, 60/90, Trente ans de Nouveau
Réalisme, La Différence, Paris, 1991.
- Pierre Restany, Le Nouveau Réalisme, Union
générale déditions, collection 10/18, Paris,
1978.
Catalogues dexposition :
- Le nouveau réalisme, les cinquante ans, 1960-2010, Galerie Agnellini Arte Moderna, Brèche, 2009
- Jacques Villeglé, la comédie urbaine, Centre Georges Pompidou, 2008-2009
- Nouveau Réalisme, Galerie nationale du Grand Palais, Paris, 2007
- Yves Klein. Corps, couleur, immatériel, Centre Georges Pompidou, 2006 - 2007
- Restaurant Spoerri : maison fondée en 1963, 1, Place de la Concorde, Paris 75008, Galerie nationale du Jeu de Paume, 2002
- César : l’instinct du fer, 1946-1966, des premiers fers aux compressions, Musée d’art moderne et d’art contemporain, Nice, 2002
- Arman : passage à l'acte, Musée d'art moderne et d'art contemporain de Nice, 2001
- Raymond Hains, J'ai la mémoire qui planche, Centre Georges Pompidou, 2001
- Raymond Hains, œuvres récentes, Musée d’art moderne et d’art contemporain, Nice, 2000.
- Gérard Deschamps, Homo accessoirus, Fondation Cartier pour l'art contemporain, 1998
- Arman, Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris, 1998
- De Klein à Warhol. Face à face France/Etats-Unis, Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice, novembre 1997-mars 1998
- César, Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris, 1997
- Niki de Saint Phalle, Rétrospective, Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1993
- Raymond Hains, Centre Georges Pompidou, Paris, 1990
- Daniel Spoerri, Centre Georges Pompidou, Paris, 1990
- Tinguely, Centre Georges Pompidou, Paris, 1989
- 1960, les Nouveaux Réalistes, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 1986
- Yves Klein, Centre Georges Pompidou, Paris, 1983
- Martial Raysse : 1970-1980, Centre Georges Pompidou, 1981.
- Paris-New York, Centre Georges Pompidou, Paris, 1977
Liens internet :
-
Pour voir toutes les oeuvres de ces artistes appartenant aux collections du Mnam
DOSSIERS PEDAGOGIQUES
-
L’objet dans l’art du XXe siècle
-
Pop Art
-
Yves Klein. Corps, couleur, immatériel. Exposition octobre 2006 - février 2007
- Jacques Villeglé, la comédie urbaine. Exposition septembre 2008 – juin 2009
- Los Angeles 1955- 1985, naissance d’une capitale artistique. Exposition mars – juillet 2006
- Public handicapé : Yves Klein, le météore. Vidéo en langue des signes sous-titrée en français
Pour consulter les autres dossiers sur les collections du Musée national d'art moderne
En français
En anglais
En savoir plus sur les collections du Musée et les œuvres actuellement
présentées, www.centrepompidou.fr/musee
Contacts
Afin de répondre au mieux à vos attentes, nous souhaiterions connaître vos réactions et suggestions sur ce document
Vous pouvez nous contacter via notre site Internet, rubrique Contact, thème éducation
Crédits
© Centre Pompidou, Direction de l'action
éducative et des publics, 2001
Conception : Florence Morat
Documentation, rédaction : Vanessa Morisset
Mise en page : Adeline Aubry, Grégory Couderc
Mise à jour : Aleth Vinchon, 2005 ; Florence Thireau, 2010
Coordination : Marie-José Rodriguez, responsable éditoriale des dossiers pédagogiques