L’identité visuelle du Centre Pompidou / 1 2 3 4 5 6 7 lexique

 

 

4. Pierre Bernard ET L'ATELIER DE CRÉATION GRAPHIQUE

Une nouvelle ligne graphique, hiÉrarchisÉe et aÉrÉe

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1. Jean Cocteau © Centre Pompidou, Direction de la communication. Conception graphique ACG
2. Dada © Centre Pompidou, Direction de la communication. Conception graphique ACG
3. Traces du sacré © Centre Pompidou, Direction de la communication. Conception graphique ACG

Le besoin impérieux de lisibilité et de clarté a, en peu de temps, raison de la charte graphique proposée par Ruedi Baur pour les supports d’information et de communication. Un an après sa mise en place, Pierre Bernard et son agence conçoivent une nouvelle ligne graphique. « Contrairement à l’identité précédente qui se construisait sur l’imbrication des différents signifiants − textes, signalétiques directionnelles, reproduction d’œuvres, images de public, visions du Centre − les différents matériaux visuels ont été organisés sur les imprimés dans une hiérarchie repérable et aérée. »
Pierre Bernard réajuste la charte graphique en ayant recours à une unité de format pour l’ensemble des publications. Cette charte vise à atteindre « l’unité dans la diversité » dont le besoin s’exprime depuis la fondation du Centre Pompidou. Trois éléments forts s’en dégagent : la typographie, la reproduction photographique d’œuvre, une présence de la couleur. L’imbrication des trois faisant image.

Roland Barthes
© Centre Pompidou, Direction de la communication. Conception graphique ACG

Le DIN, « seule famille typographique institutionnelle du Centre Pompidou », est préservé avec l’usage exclusif des capitales en DIN Engschrift (caractère étroit) pour les titres donnant une impression de monumentalité au message écrit. Ce choix tranche considérablement avec la tradition des bas-de-casse (minuscules) instaurée par Jean Widmer, conservée par Ruedi Baur, et qui s’accordait à la dimension utopique du projet Beaubourg. À l’inverse, les majuscules « soulignant la nature institutionnelle de la structure émettrice des messages » (Catherine de Smeth, « Archéologie d’une identité graphique ». Catalogue Trente ans, éditions Centre Pompidou, 2007) s’imposent avec plus d’autorité dans cette incontournable institution culturelle qu’est devenu le Centre Pompidou.

 

Un usage ouvert de la couleur

Présentation de la saison 2002-2003 avec l'emploi du spectre coloré.
© Centre Pompidou. Conception graphique ACG

Pierre Bernard maintient le typogramme en bas-de-casse de Ruedi Baur comme signature de tous les supports d’information, l’associant, selon les besoins, au logo dessiné par Jean Widmer. Il supprime en revanche le voile identifiant en raison du brouillage de l’information qu’il provoque, et élargit la gamme colorée à l’orange et au violet favorisant ainsi « un usage ouvert de la couleur ». La relation à la couleur est double et se décline différemment selon les supports. D’une part, un spectre coloré, utilisé sous forme de bandeau, définit la totalité de l’offre. Il se retrouve notamment sur le document annuel du Laissez-passer. Pour les documents d’information (dépliants, programmes), une couleur du spectre est attribuée à chaque période suivant un rythme bimestriel. D’autre part, sur les supports de communication (affiches, invitations, bâches), l’usage de la couleur est « émotionnel », s’associant à l’image et à la typographie qui s’y inscrit par contraste ou transparence.
La simplicité et l’efficacité de ce procédé graphique produisent, pendant près de huit ans, une image claire, lisible et fonctionnelle. Cette « écriture singulière et repérable » (L’image du Centre Pompidou, Atelier de création graphique, 2005) se retrouve du carton d’invitation à l’affiche. Les documents de communication et d’information ainsi uniformisés, dont la conception est en grande partie produite en interne par le Pôle image, offrent une image cohérente de l’activité plurielle du Centre Pompidou.

 

 

 

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