Arts de la scène et nouvelles technologies
Richard Siegal / Alberto Posadas, Glossopoeia / 1 2 3 4 5 6 7 Repères

 

2. Suivi de mouvement : le dispositif DE CAPTATION GESTUELLE

1. Raphaëlle Delaunay et Julie Guibert
2. Asha Thomas et Raphaëlle Delaunay
© Centre Pompidou – Photo Hervé Véronèse

 

En quoi consiste le système d’interface gestuelle et de captation de mouvement utilisé dans Glossopoeia ?

Frédéric Bevilacqua. D’un côté, on a des caméras vidéo et des capteurs portés par les danseurs (accéléromètres et gyroscopes). De l’autre, une machine informatique qui interprète les données reçues et tâche d’y retrouver des figures singulières, que l’on sait, par expérience, correspondre à des postures ou des mouvements particuliers ou significatifs. Certains modules sont plus analytiques — sans essayer de reconnaître le geste en lui-même, on extrait des données renvoyées par les capteurs un certain nombre de paramètres significatifs, pour calculer une forme d’« énergie globale » du mouvement.

A-t-il déjà servi auparavant ?

F.B. Une première version a été utilisée en 2005 et en janvier 2009 par la chorégraphe Myriam Gourfink.1 J’ai ensuite travaillé sur une installation avec la Compagnie Emio Greco à Amsterdam. Puis j’ai fait deux projets avec Richard Siegal, une pièce (en 2007) et une installation interactive (If/Then Installed, à l’Ircam en juin 2009).

Dans quel cadre était-il employé ?

F.B. La plupart utilisent ce système plus pour contrôler la vidéo que le son : chez Gourfink, l’analyse des mouvements des danseurs permettait de choisir parmi une sélection de partitions chorégraphiques prédéfinies (diffusées sur des écrans vidéo), que les danseurs devaient ensuite suivre.

Et dans Glossopoeia ?

F.B. Dans Glossopoeia, on utilise aussi bien la reconnaissance des postures (pour déclencher des fichiers sons prédéfinis, par exemple), que la reconnaissance de mouvements et les signaux renvoyés par les accéléromètres, qui sont réinjectées dans le système informatique de retraitement du son qui agit en direct sur la musique acoustique composée par Alberto. Les signaux renvoyés par les accéléromètres sont utilisés pour calculer l’« énergie globale » du mouvement. Chacune des trois danseuses ayant deux modules de capteur (aux poignets), et chaque module renvoyant cinq grandeurs d’accélération spatiale et gyroscopique, on obtient 30 grandeurs que l’on peut recombiner à l’envi. La diversité des combinaisons de grandeurs peut donc rendre le dispositif sensible à divers détails du mouvement, sa douceur ou sa brutalité par exemple, selon ce que l’on souhaite observer, et les danseuses peuvent ainsi influencer la bande sonore.

1. Voir le dossier Myriam Gourfink, Les temps tiraillés

 

 

 

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