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Harun Farocki,
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Dans son essai audiovisuel à propos
des implications idéologiques des tout premiers films
(projetés), Harun Farocki fait appel à sa méthode
préférée, qu'il qualifie lui-même de "montage
d'oreille à oeil". Le film Sortie d'usine
(1895) des frères Lumière est au centre de son examen
de la présence de l'usine dans l'histoire du cinéma. Il
faut peut-être plutôt parler d'absence, car dans le cas
du travail à la chaine, l'atelier en tant que lieu de
tournage ne fait que de rares incursions dans le corpus d'images historiques.
Toutefois, comme Farocki arrive à le démontrer à
l'aide de nombreuses images trouvées, le portail de
l'usine est une figure rhétorique de choix, ainsi qu'un
lieu qui dispose de sa propre mise en scène. Les
ouvriers y apparaissent en masse, comme une classe sur
laquelle peuvent être projetées différentes
idéologies. Sur un fond de musique adaptée, la voix
d'un commentateur approprié les appelle tantôt le
"prolétariat industriel", tantôt les
"masses laborieuses" (autrement dit :
consommant dans l'allégresse). Mais que Farocki tire son
matériel de démonstration d'un film industriel, d'un
documentaire ou d'un film de fiction, ces images montrent
toutes une même certitude : lorsque l'ouvrier quitte
l'usine, il tourne le dos au travail. Une analyse qui
rayonne à partir d'un
film ethnographique de 45 secondes, démontrant dès
le départ les capacités de surveillance de la caméra
de cinéma.
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