Todd Haynes, |
Bien avant l'actuel retour aux années 70, Haynes a monté cette fantaisie de la culture pop dans le plus pur style mélodramatique. Des micro mises en scène dans des mini-décors, filmées à l'aide de mouvements de caméra minuscules (y compris les montées vertigineuses d'une grue), lui permettent de raconter sans un seul comédien, mais en faisant appel à tout un régiment de poupées Barbie, l'histoire de la jeune fille blonde de Downey, Californie, qui de sa voix de velours a accompagné l'entrée de toute la nation dans les années 70. La rencontre de "Barbie de Malibu" et de Bertolt Brecht, ou le yin et le yang de l'identification et de l'aliénation. La vie synthétique de Karen Carpenter est aussi le cauchemar de toute une société, plongée dans la super(marché)-corne d'abondance. Si son "Yesterday Once More" symbolise l'image intacte de la famille américaine heureuse des banlieues, Haynes réussit à donner une illustration frappante d'un autre tube inoubliable, "We've Only Just Begun", en montrant les catastrophes de l'époque ; au beau milieu du kitsch de pacotille, les bombardements du Cambodge, Richard Nixon et The Poseidon Adventure annoncent l'amère réalité. Karen Carpenter est morte d'anorexie à l'âge de 32 ans, incapable d'assumer sa gloire et la planification impitoyable de sa carrière par des parents autoritaires. Dans Superstar, l'effondrement de sa vie de rêve prend des proportions épiques lorsque les acteurs de plastique se décatissent à vue d'oeil et finissent la peau ridée et les traits vieillis. Le générique du début annonce qu'il s'agit de "A Dramatization"! |
History and Memory |
Heidi |
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