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Parcours
exposition
Du 15 octobre 2008 au 26 janvier 2009, Galerie 1, niveau 6
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Le 20 février 1909 Marinetti fait paraître, à la Une du Figaro, le Manifeste du futurisme, coup d’envoi spectaculaire d’un mouvement poétique et littéraire qui rejette tout héritage du passé. Un an plus tard, ce mouvement se dote d’une composante picturale. Les peintres Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Luigi Russolo, Giacomo Balla et Gino Severini se proclament les seuls modernes et s’opposent aux jeunes cubistes, dernière tendance de la peinture à Paris. À l’équilibre et à la stabilité des œuvres cubistes ils substituent un dynamisme, une vitesse disloquant les formes. Concevant l’art comme une stratégie conquérante, leur activisme va insuffler un nouvel esprit dans les milieux d’avant-garde.
Au plus près des œuvres, des écrits laissés par les artistes et les critiques, cette exposition propose une nouvelle lecture des rapports entre cubisme et futurisme. Aux rejets des débuts vont succéder une observation mutuelle puis des synthèses de leurs qualités respectives qui vont conduire, à la veille de la Première Guerre mondiale, à une formule pleine de promesse, le cubofuturisme et ses expressions singulières : le vorticisme en Angleterre, le cubofuturisme russe et le synchromisme aux Etats-Unis.
L’exposition rassemble plus de 200 œuvres et documents, de l’ensemble des
peintres futuristes et de tous les autres protagonistes : Georges Braque,
Robert Delaunay, Félix Del Marle, Marcel Duchamp, Albert Gleizes, František
Kupka, Fernand Léger, Wyndham Percy Lewis, Kasimir Malévitch,
Jean Metzinger, Francis Picabia, Pablo Picasso, Ardengo Soffici…
Après Paris, Le Futurisme à Paris sera présenté aux Écuries du Quirinal à Rome à partir
du 20 février, date anniversaire du Manifeste (jusqu’au 24 mai 2009)
puis à
la Tate Modern à Londres (12 juin – 13 septembre 2009).
Revoir l’histoire
Un anniversaire. Un sujet rarement traité. Paris, capitale des arts
Une lecture dépassionnée des relations entre cubisme et futurisme
Par Didier Ottinger, commissaire de l’exposition
4’59
Qu’est-ce qui
fait la modernité en art ?
A la gamme chromatique réduite du cubisme, le futurisme oppose une peinture de la couleur.
À ses sujets, le nu, la nature morte, le paysage…, il privilégie
la ville moderne, la vitesse, la machine. A la stabilité de ses compositions,
une fragmentation des formes pour exprimer la « sensation dynamique elle-même »,
la vie.
En confrontant œuvres cubistes et œuvres futuristes, cette exposition
convie à poser une question de fond : qu’est-ce qui fait la
modernité en art ? Son sujet ? ses formes ? les idées qui
sous-tendent l’énergie créatrice de l’artiste ?
En revenant sur l'aventure du futurisme, elle propose également
de montrer comment le regard des créateurs s’enrichit
et nourrit la pensée, l'action, la perception propres à chaque
époque.